Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 14 Mai 2025
La prestation du club du lycée Tokise lors des éliminatoires de la région de Kanagawa a laissé le public sans voix. Mais seule la délibération du jury désignera le groupe qualifié pour le concours national. En attendant le verdict, Satowa se lance à la recherche de sa mère, convaincue de l’avoir aperçue dans le public…
Nous voici à la conclusion de l’arc des qualifications de Kanagawa, segment important pour le fil rouge de ‘Sounds of Life’ lié au concours national. Un verdict qui ne manque clairement pas d’intensité ni d’humanité, ce qui se joue d’abord du côté de Satowa. En toile de fond, Amu a développé la problématique des relations de la jeune fille avec sa mère comme une trame tout aussi importante que celle du concours. Il est donc logique d’observer une sorte de dénouement que la mangaka met en scène avec un talent narratif à même de nous toucher bien plus qu’on ne pouvait l’imaginer. Au risque de nous répéter par rapport à nos précédents écrits sur la série, l’artiste a un don pour créer des imageries aussi symboliques que puissantes, ce qui ne manque pas dans ce quatorzième opus, à deux reprises très précisément.
Vient ensuite les délibérations, un moment attendu tant il doit cristalliser le futur de la série. À vrai dire, une élimination de Tokise ne ferait pas grand sens, ce qui nous place d’entrée sur un terrain de confiance vis-à-vis du verdict. Cela n’empêche pas le moment fatidique de nous tenir en haleine jusqu’à ce que le nom du vainqueur soit prononcé. Plus important encore que ce résultat, c’est tout le point final que dresse Amu par rapport aux équipes concurrentes majeures qui donne un intérêt à cette fin d’arc. Pour des clubs comme ceux de Hakuto et Himesaka, que nous suivons depuis un moment déjà, ces délibérations sonnent comme un bilan, un épilogue du chemin parcouru avec un achèvement thématique et narratif pour quelques-uns des rivaux vedettes de nos héros. Tout est donc parfaitement calibré dans cette fin de phase éliminatoire qui ne laisse chez nous qu’une entièrement satisfaction, comme si Amu était maîtresse de chacun de ses éléments scénaristiques, sublimant le tout dans sa manière de rythmer son récit et son art de la mise en image de ses moments forts.
Une telle maestria a forcément de quoi faire retomber l’intensité, nous faire souffler. Loin d’être un défaut, cette transition plus posée nous permet de retrouver la quiétude du club de Tokise qu’on apprécie tant… ainsi que ses petits moments de romance toujours bien sentis. Le scénario se prépare désormais à une autre phase, mais le répit qui nous est proposé est particulièrement satisfaisant. En attendant le concours principal, on a déjà hâte de retrouver la fine équipe pour des péripéties scolaires et musicales de moindre ampleur, mais qui seront assurément passionnantes.