Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 06 Mai 2025
Plus motivés que jamais, les membres du club de koto du lycée Tokise foulent le sol des éliminatoires de Kanagawa en vue du concours national. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir la niaque, aussi ils croisent de nouveau les élèves du lycée Hakuto et ceux du très féminin club de Himesaka. Pour ce dernier, la pression est grande, car sa défaite lors de la dernière compétition a interrompu une série de sans faute. De son côté, Chika en vient à remonter le moral de Kinoshita, seule membre du trio du lycée Hiiragi à espérer quelque chose de ces qualifications…
Comme si les onze premiers volumes ne constituaient que des prémices, la série entre dans sa phase la plus sérieuse avec ces qualifications pour le concours national, compétition qui nous est teasée depuis le tout début de l’histoire. Les enjeux sont donc énormes pour nos protagonistes et, à vrai dire, on ne doute pas spécialement de leur qualification, à moins d’une grande surprise scénaristique qui chamboulerait les ambitions du récit. Pourtant, la tension est palpable, et ce grâce à un opus qui se focalise avant tout sur les clubs rivaux de Tokise.
C’est notamment le groupe du lycée Himesaka qui a le droit à un focus particulièrement riche et intense. Avec ce développement, la mangaka donne une grande consistance au club qui n’apparaissait jusqu’ici que comme anecdotique, surtout intéressant pour le talent de ses membres, tandis que Kazusa était surtout irritante pour son intérêt superficiel envers Satowa. Le talent d’Amu vient donc de sa manière d’apporter de la richesse au club en assez peu de temps. Plus encore, on s’émeut pour cette équipe, avec l’espoir d’une issue favorable quand bien même nos héros emporteraient ces qualifications haut la main. Le pinacle du spectacle vient de la représentation du groupe, sublimement graphique et dont la niaque est représentée à merveille par l’autrice dans son trait brut et ses quelques planches impeccablement composées. De nouveau, un grand moment de démonstration visuelle de l’impact de la musique dans le médium du manga et de la bande dessinée.
En parallèle, le tome ne manque pas de présenter moult petits focus intéressants, par la mise en avant du lycée Hakuto notamment, mais aussi celle du lycée Hiiragi, un groupe d’outsiders qui fait office de miroir pour les héros de l’histoire. Le trio apporte un passage certes court, mais ô combien douloureux. Avec cette séquence, la mangaka ne fait pas qu’idéaliser le parcours de ses personnages et offre un instant plus terre à terre et sans scrupules.
Par tous ces éléments, une compris une préparation d’ampleur autour de la mère de Satowa pour un développement qui s’annonce déjà mémorable, Sounds of Life nous offre un douzième tome excellent et un début de phase de qualifications qui frôle le sans faute. C’est intense, percutant, émotionnellement riche, et le tout en ne se centrant que très rarement sur le club de Tokise. Forcément, il y a de quoi mourir d’envie de se jeter sur la suite.