Sou Bou Tei Vol.2 : Critiques

Sôbôtei Kowasu Beshi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Juin 2024

Manoir indestructible et échappant à toute logique, dont les visiteurs ressortent très rarement indemnes ou vivants, l'énigmatique Sou Bou Tei a encore fait des siennes récemment. Et c'est une raison de plus pour que le Premier Ministre Shiba et le Ministre de la défense Kiryû, amis d'enfance qui ont eux-mêmes expérimenté le pire en ce lieu 45 ans auparavant, lancent une grande offensive visant sa destruction, avec à la clé une grosse récompense pour appâter le plus de monde possible. Pour accomplir la mission qui lui a été confiée, mais aussi dans l'espoir de protéger son petit frère Rokuro qui compte lui-même détruire l'édifice en s'étant allié avec le mystérieux Seiichi, la jeune exorciste Kurenai fait partie des personnes comptant pénétrer au plus profond du Sou Bou Tei, parmi bien d'autres candidats qui n'ont pas peur d'y laisser leur vie. Et pour ça, elle devrait pouvoir compter sur l'aide du simple illustrateur Takoha, qui n'entend pas la laisser seule, et qui se sent toujours coupable d'avoir soufflé à Rokuro l'idée d'explorer le sinistre manoir...

Après un premier volume de mise en place particulièrement riche et captivant (on n'en attendait pas moins de la part de Kazuhiro Fujita, de sa science de la narration et de son imagination débordante), avec ce deuxième tome l'heure est déjà venue pour pas mal de personnages de pénétrer au coeur du manoir dans l'espoir de trouver un moyen de le détruire une bonne fois pour toutes... mais avant ça, dans la première moitié du présent opus il est surtout question de préparatifs. Ainsi, d'un côté, on apprend en même temps que les prétendants à la destruction les grandes lignes de l'historique de ce manoir, de sa construction, et de celui qui en est l'initiateur: Deido Sakamaki, un homme d'ores et déjà mystérieux, mais aussi lugubre au vu de ses penchants et du malaisant autoportrait qu'il a laissé derrière lui. Et de l'autre côté, une fois la terrifiante présentation faite en ayant déjà fait fuir un paquet de monde, on découvre avec un certain intérêt celles et ceux qui accompagneront Kurenai et Takoha dans la périlleuse mission: Yôji Kuchime l'ascète dépravé (tout est dit), une société américaine de recherche sur le surnaturel représentée par le professeur Augusto, les trois soeurs voyantes Kirita aux faculté plutôt particulières (l'échange d'yeux, miam), la vieille Joséphine Marg prenant connaissance de prédiction à travers sa poupée... Pour l'heure, ces différents caractères restent survolés et archétypaux, mais ils marquent tous à leur manière,en attendant de voir ce qu'ils donneront par la suite. C'est seulement après cette phase de préparatifs et de présentations que l'exploration du Sou Bou Tei démarre bel et bien dans la deuxième moitié du tome, en interpelant déjà facilement. En effet, Fujita y démontre à nouveau son sens de l'immersion, en croquant une bâtisse échappant décidément à toute logique, dont certaines architectures sont hors du commun, et où l'on sent que l'invraisemblable, le danger et l'effroi pourraient surgir à chaque couloir, derrière chaque porte... ce qui ne manquera évidemment pas d'arriver !

Et le binôme Rokuro/Seiichi pendant ce temps-là ? Eh bien, après leurs frasques du tome 1 faisant qu'ils sont recherchés, les deux garçons poursuivent leur propre périple pour arriver jusqu'au Sou Bou Tei. Ici, une halte-repos à l'école permet notamment de voir, derrière la méchanceté de leurs camarades de classe, d'autres facettes de Seiichi: certes il reste pour l'instant inadapté à la société et à notre époque (rappelons qu'il vient du passé et n'a, pendant des années, reçu aucune éducation à cause de ce qu'il a subi), mais on voit aussi en lui quelque qui reste un jeune garçon ayant soif d'apprendre. Et là, leur périple est bientôt ponctué par une rencontre cruciale avec Shiba et Kiryû, désireux de les tester et de les informer sur ce qu'eux-mêmes ont vécu 45 ans plus tôt au Sou Bou Tei... C'est peut-être sur dernier point que le génie narratif de Fujita frappe le plus dans ce tome, l'auteur ayant l'excellente idée de mettre en parallèle l'horreur des événements d'il y a 45 ans à celle qui commence déjà à se répéter actuellement pour le groupe de Kurenai. Et le résultat est garanti: assez imprévisibles et angoissantes, les dernières pages nous maintiennent totalement accrochés !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs