Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 07 Novembre 2022
Yuling, la chère et tendre de Kenshirô, n'est pas morte comme il le pensait. Mais l'heure n'est pas encore à partir la retrouver, car le conflit contre l'Union du Pavot est loin d'être terminé. Bien que les actions de Ken aient permis au Syndicat de retrouver de la force, le numéro deux de l'ennemi entre en scène : Zhang Taiyan. Surnommé le « voleur de mariées », la passion de l'individu pour les dames n'a d'égal la puissance de son Hokuto Sôkaken, ce qui en fera un adversaire de choix pour l'héritier actuel du Hokuto Shinken...
On pouvait croire que le conflit contre l'Union touchait à son terme, et que l'aventure pouvait prendre la forme d'un voyage pour retrouver Yuling. Mais il n'en est rien, le récit relançant les hostilités en nous présentant cette fois les grands pontes du clan ennemi, loin d'être aussi guignolesques que les hommes en costard des opus précédents. Et quand dans ce tumulte s'ajoute le sort de la sort de Charles, amnésique, alors la bataille regagne en drame et en intensité.
Flirtant toujours avec les éléments qui ont fait le succès de Hokuto no Ken, Buronson et Tetsuo Hara savent pourtant prendre leurs distances avec la série mère dans ce nouveau volet qui continue d'accorder de l'importance à certains zestes d'humour via des gimmicks de personnages bien sentis du côté de l'Union. Une pointe de fraîcheur qu'il n'était pourtant pas simple d'intégrer, ne serait-ce par les tragiques qui se cumulent dès les premières pages, tandis que la trame finit par s'éloigner de la linéarité qu'on pouvait lui supposer.
Car avec l'entrée en scène de Zhang Taiyan, c'est un nouvel adversaire fort pour Kenshirô qui nous est présenté, le bougre ayant bien évidemment sous le coude un style de combat redoutable. Et pourtant, malgré un premier face à face, le scénario préfère laisser le temps avant le duel fatidique, ce afin d'accentuer la menace symbolisée par l'Union dont le plan aurait de quoi faire basculer Shanghai dans l'anarchie la plus totale. Surfant sur ses aspects grotesques, le volume se permet de traîner un peu plus, ce afin de mieux préparer un terrain qui permet aux différents segments de la série de se recouper. C'est finement joué, bien que l'intrigue dans sa forme rappelle celle de Hokuto no Ken par moment. Rien d'anormal néanmoins, la série et sa préquelle se faisant de multiples écho, comme pour symboliser le caractère cyclique de la destinée des héritiers du Hokuto.
Il demeure ainsi un quatrième volume plaisant, préparant les hostilités pour la suite et dont le combo entre drame héroïque et burlesque fonctionne, cristalisant l'univers Ken dans la série B aux multiples influences. Par de monde post-apocalyptique ici, mais une guerre mafieuse aux élans grotesques, ce qui donne un cachet à cette série loin du simple spin-off. A l'heure où Hokuto no Ken est remis en avant par sa réédition (assez honteuse) chez Kazé/Crunchyroll, il ne faudrait pas oublier la préquelle aux charmes indéniables.