Soloman Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Novembre 2015

Enfant, Ryô Tanabe rêvait, comme beaucoup, de devenir un superhéros, fort, charismatique, indestructible, combattant les méchants pour protéger la population. Mais au fil des années, il est devenu tout le contraire : la faute à un étrange pouvoir lui permettant de voir les esprits défunts, il est devenu le souffre-douleur de ses camarades et a fini par vivre uniquement reclus dans sa chambre. Autant pour fuir les esprits que la dure réalité.
Mais un jour comme un autre, alors qu'il est enfermé dans sa chambre comme toujours, un message sur son téléphone vient tout faire basculer. Il ne comporte que deux petits mots : "Au secours". L'heure serait-elle venue pour lui d'enfin devenir le héros qu'il souhaitait tant être ? Peut-être... et pourtant, quand il quitte sa chambre, c'est une vision de chaos qui attend Ryô : le monde a été dévasté, il n'y a plus âme qui vive...

Courte série en deux volumes nous permettant de découvrir en France l'auteur Sôsô Sakakibara, Soloman est une oeuvre qui ne durera pas longtemps et qui nous plonge donc très vite dans le vif du sujet, aux côtés d'un personnage principal perdu, seul, au beau milieu d'un monde ravagé que nous découvrons en même temps que lui. Comment réagira-t-il face à cette situation ? Est-il réellement le seul survivant de la planète Terre ? Très vite, ses pas et son pouvoir l'amènent à retrouver la trace de Nishizono, sa demi-soeur et, surtout, la chef de file de ceux qui le martyrisaient. Mais Nishizono, elle aussi, est morte, et c'est son esprit qui accompagnera Ryô dans une aventure qui le fera tomber de mal en pis...

De mal en pis, oui, car le récit que nous propose le mangaka se veut très sombre. Jugez plutôt : dès les premières pages, c'est la fin du monde terrien, et le jeune garçon devra se confronter à une succession d'épreuves terribles enclenchées pour des raisons bien précises par des ennemis venus d'ailleurs : humiliation, torture, confrontation au cadavre de sa propre mère... le talent de l'auteur étant de ne pas non plus montrer trop crûment les choses. Mais le désespoir et le chaos animent les pages, et rien n'épargne le pauvre Tanabe, anti-héros qui reste très faible, est le jouet d'autres forces, reste même moqué par le fantôme d'une Nishizono très cinglante... Saura-t-il trouver au fond de lui la force de réellement devenir le héros qu'il voulait être ? Le déclic pourrait bien venir de sa rencontre avec Nino, une jeune et mignonne créature ne contrôlant pas sa propre vie...

Série courte oblige, le scénario avance très vite, et a le mérite de ne jamais nous perdre. On comprend facilement les tenants et aboutissants de ce récit post-apocalyptique flirtant notamment avec quelques thématiques écologistes en vogue, et même si l'on ne peut pas dire que l'ensemble soit très original, on n'a pas le temps de s'ennuyer, d'autant que les protagonistes, bien qu'ils soient de bons gros clichés sur pattes (le héros faible devant devenir fort, la petite Nino pure et mignonne, Nishizono en lycéenne hautaine et irascible, mais cachant peut-être un bon fond...), sont suffisamment bien campés. Malgré tout, il faudra passer outre bon nombre de petites incohérences qui ne s'avèrent toutefois pas trop gênantes dans ce scénario misant sur le rythme et la volonté d'être efficace.

Visuellement aussi, l'oeuvre vise l'efficacité : il n'y a rien d'exceptionnel, mais le trait colle plutôt bien à l'aspect sombre.

Il faudra attendre le deuxième et dernier tome pour juger définitivement Soloman, mais sur ce premier volume Sôsô Sakakibara livre un divertissement sombre doté de quelques incohérences, mais rythmé et efficace.

L'édition est dans les standards de Doki-Doki, c'est à dire très satisfaisante. Le papier souple est agréable à prendre en main, la qualité d'impression est satisfaisante, la traduction est limpide, les 4 premières pages en couleurs constituent un petit bonus très appréciable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction