Slam dunk Vol.8 - Actualité manga
Slam dunk Vol.8 - Manga

Slam dunk Vol.8 : Critiques

Slam dunk

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Juillet 2013

Un constat s’impose : Slam Dunk prend tout son sens quand il parle de basket. Cela peut sembler une évidence, mais après un tome 7 qui faisait la part belle à la provocation, à l’intimidation, aux coups, à l’ambiance « furyo » et à la menace de dissolution de l’équipe pour bagarre, le titre s’engageait dans une pente hasardeuse qui tranchait radicalement avec le sérieux (à la fois humoristique et plein de suspens propre à Inoue) du match contre Ryonan. Et pas vraiment pour un bien en matière d’ambiance. Non pas qu’Inoue ne parvenait pas à nous faire ressentir une tension de bagarre, que du contraire. Ce n’est juste pas pour cet aspect qu’on lit Slam Dunk. L’une des raisons de cette orientation momentanée provient des circonstances éditoriales de la série à ses débuts. Le manga sportif mettant en scène le basket n’avait pas encore percé à l’époque, si bien qu’Inoue fût obligé de caser cet intermède en début de série, afin que la série ait la possibilité de partir dans une direction ou dans l’autre selon les retours des lecteurs. Avec les retours que l’on connaît.

Ceci dit, une fois qu’Inoue revient vers son ambition première, c’est-à-dire son cri d’amour pour son sport fétiche, même les scènes de bagarre trouvent leur sens dans la série, donnant lieu sur la fin du tome à un moment des plus émotionnels, des plus déchirants, des plus touchants qui soit.
Dans l’équipe de Shôhoku, on trouve d’abord Akagi, l’homme fort du groupe, le meneur, celui au mental sans faille, entièrement dévoué à son but, le tournoi national, et qui porte l’équipe sur ses épaules. Ensuite Rukawa, le petit génie, taciturne mais jamais arrogant, doué naturellement mais surtout très travailleur et qui ne se repose jamais sur ses acquis, qui se donne à fond pour le sport qu’il aime. Puis Sakuragi, le type arrogant, qui se fait plein de films, qui a commencé le basket pour plaire à Haruko, qui se prend pour un génie, mais qui se prend aussi peu à peu au jeu, et éprouve petit à petit une implication sincère pour ce sport qui lui a donné une raison d’être. Et aussi Miyagi, le basketteur dans la moyenne haute, doué mais pas surpuissant, et qui se donne à fond pour compenser ses complexes (c’est-à-dire sa petite taille) et ne se laisse jamais abattre.

Enfin, on trouve Mitsui. Le personnage favori de beaucoup de fans (moi inclus), le seul aussi ou presque à voir son passé dévoilé, avec ses doutes, ses espoirs écrasés, son désespoir personnel, dont il doit beaucoup à son attitude, mais aussi à la pression extérieure et le regard posé sur lui par son entourage. À grands coups de flashbacks, on revient un moment sur le passé du jeune à la dérive, ainsi que sur les débuts d’Akagi et leur histoire dans le club de Shôhoku. De jeune homme rempli d’espoir, d’ambition et de rêve d’avenir, il sombrera dans la noirceur et la déprime la plus totale. Le poids de son titre de meilleur joueur au collège, les attentes qu’il s’est imposé à lui-même, la réalisation qu’il existe des joueurs très forts à gros potentiel dans sa propre équipe, ses propres limites physiques et sa peur de ne pas être à la hauteur de ses rêves et ses ambitions… Beaucoup d’éléments très lourds à porter pour un adolescent qu’on a sans cesse flatté, vanté la force et qui s’est retrouvé à devoir partager la lumières des projecteurs avec les autres, pour finalement se sentir abandonné une fois face à lui-même.
Beaucoup de tensions dramatiques, de petits moments qui n’ont pas l’air de peser lourd mais qui deviennent ingérables quand on n’y est pas préparé, et un regard trop nostalgique sur une période brillante de sa vie qui l’empêche d’avancer vers le futur, voilà de quoi est constitué Mitsui. La fin du tome n’en est alors que plus déchirante, plus triste encore, tout en étant le signe d’un nouveau départ, d’une prise de conscience et d’un retour de l’espoir. Le masque tombe enfin pour la première fois depuis deux ans, et dévoile le vrai visage du jeune homme.
Le tome est mené de main de maître, avec juste ce qu’il faut d’informations importantes, d’émotion et d’humour par petites touches (« Arrête Kogure !! Ca n’a rien avoir avec ton histoire… J’vais t’éclater… », juste parfait au niveau du timing comique), ainsi que les liens entre Akagi et Mitsui.
Néanmoins, tout s’efface arrivé à la fin du volume dans notre esprit. En seulement deux pages, Maître Inoue y concentre toute l’émotion qu’il a développée durant deux tomes. Deux tomes pour nous faire connaître un moment de complet désarroi, de parfaite vulnérabilité, et aussi un aveu crié du fond du cœur emprisonné de Mitsui. Deux tomes pour que ce jeune homme dans la détresse puisse finalement tomber le masque qu’il s’est créé pour supporter son désespoir personnel, et enfin redevenir lui-même. Un immense moment d’émotion dans la série, la cristallisation de tout ce qu’elle cherche à faire passer à ses lecteurs ainsi que la passion de l’auteur pour son sujet.

Bref, un tome phénoménal à sa manière, et dont deux phrases devraient rester gravés dans le cœur des lecteurs. Deux phrases qui résonnent bien sûr d’une très grande force dans l’univers de Slam Dunk, qui résument quelque part tout le propos de l’auteur, mais qui résonnent aussi d’un écho fort dans le quotidien de chacun, par la force de leur simplicité et de leur universalité :
« Jusqu’à la fin, il ne faut pas perdre espoir. Si tu abandonnes, alors le match est fini. »
« Je veux faire du basket… »


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs