Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 29 Octobre 2009
Jiro Taniguchi nous revient après divers productions en collaboration avec des auteurs européens sur un thème qu'il est à peu près le seul à exploiter: le western.
On le sait de longue date passionnée par les grands espaces américains (entre autres avec le chien Blanco et Seton) mais ici Taniguchi se lance dans un récit à mi-chemin avec la réalité. L'histoire, collusion de deux de ses lectures les plus marquantes, introduit les premiers émigrants japonais à quelques années de la bataille de Wounded Knee qui voit le décès du colonel Custer. Hikosaburo et Manzo ont fuit le Japon en proie aux grands bouleversements de la restauration Meiji. Sauvant une jeune indienne qui vient d'accouché, il sont pris dans le conflit qui oppose les indiens Oglaglas de la région aux pionniers de la société de chemin de fer qui tentent de rallier la cote ouest en empiétant sur les terres sacrées indiennes.
Si le fond est historique et rigoureux, Taniguchi extrapole un point de vue original par l'introduction des deux japonais et de leurs techniques de combat. Les deux samouraïs déchus et adoptés par les oglaglas qui les rebaptise sky hawk et wind wolf. Ces guerriers trouvent facilement dans la façon de vivre des indiens et leur lutte contre l'envahisseur européen des points communs. La restauration meïji résultant d'une ouverture forcée du Japon aux belligérants hollandais et anglais trouve sont reflet dans l'occupation forcée des pionniers sur les terres éternelles des indiens. La reconstitution de la bataille de wounded knee est succincte mais apporte une conclusion logique et connue au récit.
Taniguchi excelle dans la représentation de la nature sauvage mais toujours un peu moins dans la physionomie des humains et on distingue parfis mal des différents types ethniques. Ce one-shot se situe dans une bonne moyenne dans la production de Taniguchi. Ni remarquablement émouvant, ni particulièrement captivant dans son déroulement (probablement du fait de son échéance connue). L'histoire est encadrée d'une préface de Jean Giraud et d'une postface de l'auteur toujours bien trop modeste.
Jiro Taniguchi est bien l'un des auteurs japonais les plus européanisé et versatile du marché actuel, n'en témoigne que sa disposition dans les librairies au milieu des albums franco-belges.