Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 15 Mars 2011
« Ces petites choses… de la vie de tous les jours… tu réalises qu’on ne pourra plus les faire ensemble ? »
Le malaise, les non-dits, sont les maîtres mots de ce volume. La relation entre le père de Soyo et la mère d’Hiromi est de plus en plus visible, et l’héroïne ne comprend pas les adultes. Pourquoi sa mère ne dit-elle rien ? Pourquoi ne prend-elle pas les devants. Pourquoi ne réagit-elle pas ? Le quotidien de Soyo est alors sombre, mais illuminé par l’amour qu’elle entretient avec Hiromi. Fusako Kuramochi réussit à faire du personnage de Soyo une jeune adolescente tout à fait commune, avec ses tracas quotidiens, qu’elle ne comprend pas toujours. Elle n’est pas transie d’amour envers Hiromi, et le respecte profondément. Lui, d’ailleurs, semble plus attaché à la jeune fille que l’on pouvait le supposer au départ. Malgré le problème que la jeune fille décèle entre ses parents, elle ne broie pas du noir. Bien au contraire, elle essaie de comprendre les choses, et d’aller toujours plus loin dans ses réflexions. Malheureusement, le monde des adultes ne lui est pas encore accessible, et il faudra sans doute qu’elle attende encore bien longtemps pour comprendre enfin les attitudes de chacun.
Les sentiments des personnages sont extrêmement bien exprimés et mis en valeur. La surprise, la joie, la colère, l’étonnement, entre autres, semblent être le moteur de l’histoire. C’est grâce à eux que l’on continue notre lecture, car dans « Simple comme l’amour », l’action n’est pas au cœur du récit, loin de là. Tout est ordinaire, et respire la simplicité, parfois trop d’ailleurs. En effet, les réflexions des habitants du village sont enfermées dans des stéréotypes, dont il est pour eux presque impossible de se débarrasser. Les relations entre chacun sont abordées par le biais de petits détails, et les petits événements qui rythment la vie de tous les jours, bien qu’ils soient simples, sont parfois drôles. L’épisode dans lequel le père de Soyo est en tête à tête avec Hiromi est mémorable, de même que les réactions qu’il a envers sa fille lorsqu’il fait allusion à son petit ami.
Pour finir, on ne retiendra rien d’extraordinaire de notre lecture. Ce tome est manifestement moins drôle que le précédent, mais cela ne veut pas dire qu’il soit ennuyeux. C’est avec tranquillité, et parfois quelques surprises, que l’on suit le cheminement de Soyo, elle qui continue sa route doucement vers un lendemain qu’elle souhaite être synonyme de liberté.