Sidooh Vol.25 - Manga

Sidooh Vol.25 : Critiques

Sidooh

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Novembre 2023

Nous y voila: un peu moins de dix ans après l'arrêt en cours de route de sa première édition française, et presque trois années après le lancement de cette nouvelle édition, Sidooh est enfin intégralement disponible dans notre langue, avec la parution de son 25e et dernier tome en ce mois de novembre. Et pour aborder cet ultime volume, prévenons tout de suite que nous allons spoiler, notamment autour de la survie ou non d'un Shotaro que nous laissions gravement blessé.

Au bout de la mission quasiment suicidaire que leur a confiée Kaishu, les frères Yukimura ont enfin réussi à abattre l'ambitieux Rugi, leur nemesis, avant que les démesurés et inquiétants projets de ce dernier ne se concrétisent vraiment. Cependant, Shotaro y a laissé des plumes, et il s'y attendait très bien puisque cette mission revenait à se jeter directement dans la mort. Gentaro prend bientôt soin de le conduire à cheval en direction de Mont Bandaï qu'il souhaite tant revoir après toutes ces années, mais aussi en le rapprochant de Mozu, son épouse, et de Kodama, son enfant. Certaines voix saluent celui qui fait la fierté d'Aïzu et affirment qu'il doit survivre, car il ne peut en être autrement. Mais Shotaro, lui, a déjà conscience depuis un moment qu'il en sera tout autre. Non seulement il sent qu'Aïzu va perdre cette guerre chaotique, car certains changements dans la grande Histoire sont inéluctables. Mais en plus il sait que lui-même n'a plus longtemps à vivre, car avec une blessure telle que la sienne on n'échappe pas à la mort. En ultime demande à Gen, il lui confie la protection de Mozu et de Kodama. Et en ultime conseil à son petit frère, il lui dit de ne jamais hésiter à fuir pour survivre face au danger, car au-delà des moqueries ou de la honte il n'y a rien de plus important que la Vie. Ce qui, assurément, cristallise bien toute l'évolution connue par notre héros au fil des tomes, lui qui autrefois aurait mis en avant le code d'honneur des samouraïs...

Dans des premières dizaines de pages forcément tristes mais ayant pourtant une atmosphère quelque peu apaisée, Tsutomu Takahashi nous offre un adieu bien équilibré et naturellement poignant à celui qui fut la figure de proue de la série. En n'exagérant jamais le trait, le mangaka offre une sorte de passage de flambeau riche de sens à Gentaro, celui-là même qui était encore plus belliqueux et provocateur que son frère pendant l'essentiel de l'oeuvre. Un Gen qui, désormais, a une approche différente du conflit absurde devant bientôt s'achever. Takahashi brasse vite et bien le résultat des dernières batailles importante pour mener les choses à la défaite inévitable d'Aïzu et à la fin de la guerre de Boshin, tout en prenant soin d'évoquer aussi le sort de différents personnages historiques comme Okita ou Hijikata. Dans un premier temps, il y a l'impossibilité pour le cadet des frères Yukimura d'abandonner le combat actuel, pour l'honneur et la mémoire de tous ceux qui sont déjà morts. Mais après ça, il s'agira de passer à autre chose, de résister à l'envie de s'ouvrir le ventre pour se tourner vers l'avenir. Ce que les toutes dernières pages de la série font bien ressentir dans un certain calme, avec une dernière page assez symbolique sur le chemin qui s'ouvre devant Gen.

"J'admirerai le Mont Bandaï sans me soucier des batailles passées."

Voila. Sidooh, c'est fini... ou presque, puisqu'il reste le spin-off en un tome Sidooh Sunrise, et que l'on a toujours l'espoir que les éditions Panini le publient lui aussi. En attendant, Tsutomu Takahashi referme merveilleusement la plus longue série de sa carrière.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs