Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 31 Juillet 2023
La guerre de Boshin fait désormais rage, le pouvoir a été restitué à l'Empereur au détriment du shogun Yoshinobu qui s'est recroquevillé, et les troupes commandés par Shotaro n'ont rien pu faire pour éviter une cuisante défaite face au surnombre des troupes adverses. Désormais arrivés épuisés à Edo où ils ne peuvent que constater que les hommes de Chochu arpentent les rues, Sho et Gen n'ont, néanmoins, pas vraiment le temps de se reposer: pour empêcher Rugi de détruire Edo, l'ambigu Kaishu Katsu, auquel Sho doit tant, confie aux frères Yukimura ce qui sera sûrement leur ultime mission, une mission pour laquelle Katsu dit lui-même qu'ils mourront sûrement... mais avant d'en arriver là dans le prochain volume, c'est tout autre chose qu'aborde Tsutomu Takahashi dans la majeure partie de ce 23e tome, dès lors que Kengo, que les frères n'avaient pas vu depuis sept ans et qui a donc bien grandi, débarque avec des nouvelles personnelles importantes pour chacun de nos deux héros. Des nouvelles qui, enfin, vont les obliger à se frotter à ce qui pourrait devenir la chose la plus essentielle pour eux...
Du côté de Shotaro, la nouvelle est tout simplement l'arrivée de son épouse Mozu et de son enfant Kodama à Edo, sur décision de la jeune femme en tant que mère. Cette épouse que Sho n'a pas vu depuis longtemps, et son enfant qu'il n'avait encore jamais vu, trop pris qu'il était par les conflits et les obligations de samouraï... Alors que Shotaro souhaite d'abord ne pas voir sa famille maintenant par sentiment de culpabilité envers ses soldats, c'est bien la toujours aussi charismatique Mozu qui en décide autrement, en poussant son mari à entrevoir le bonheur qui pourrait l'attendre en tant que père.
Et du côté de Gentaro, dès lors qu'il apprend que Kikuno, malade, est alitée, il prend la décision, avec l'accord de son frère qui lui laisse quelques jours, d'enfin retourner jusqu'au Mont Bandaï afin de revoir la jeune fille et de lui proposer des choses qui s'imposent. Et tandis qu'on suit avec intérêt les pas de Gen pour retourner là-bas (lui qui avait justement le mal du pays), ses retrouvailles avec Kikuno marquent d'importantes avancées pour eux deux. Des avancées que Takahashi aborde sobrement mais avec une pointe d'émotion, où Gentaro oublie pour un tant son caractère guerrier et impulsif, le tout se dessinant comme une phase de douceur jusqu'à se refermer sur un ravissant lavis de Kikuno.
Le constat de tout ceci est clair: avec Mozu et Kodama pour l'un et Kikuno pour l'autre, un autre avenir est possible pour Sho et Gen. Un avenir peut-être loin des guerres, loin des contraintes des samouraïs, loin de la mort. les deux frères apparaissent un peu plus assagis, conscients du bonheur qui leur frôle la main. mais pour atteindre ce bonheur, ils devront pourtant d'abord se plier à leur périlleuse ultime mission...