Sidooh Vol.2 - Actualité manga
Sidooh Vol.2 - Manga

Sidooh Vol.2 : Critiques

Sidooh

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 28 Janvier 2021

Ils ont beau vouloir devenir plus forts et apprendre à se battre comme des samouraïs pour pouvoir survivre en ces temps troubles, Shotaro et Gentaro ont contre eux leur jeune âge, leur inexpérience face à la cruauté insondable du monde qui les entoure. Ainsi, alors qu'ils faisaient confiance à Kiyozo Asakura qui était censé les confier à un temple d'abord en tant que domestiques, ils ont été en réalité vendus par ce dernier à une bien inquiétante secte: les "coeurs purs", dirigés par un certain Rugi, et visant à "purifier" les "hommes d'en bas", que ce soit en les tuant, en les torturant plus ou moins ou en les enrôlant par une sorte de lavage de cerveau. Mais derrière cette façade, Rugi semble surtout plus intéressé par la "poudre" qu'il fait à partir des cadavres...

Tandis que Gen se retrouve emprisonné avec un groupe de femmes tuant le temps dans certains plaisirs, Sho, lui, semble avoir un sort encore moins enviable. Lui aussi derrière les barreaux, séparé de son petit frère, il ne comprend pas grand chose aux histoires de purification, de monde d'en bas et de "gudan" des gens qui l'entourent... et pourtant, il sera bientôt en première ligne d'un spectacle pur le moins sordide. Dans quelques jours aura lieu la "fêtes des coeurs purs", un événement annuel organisé par Rugi et rassemblant parmi les spectateurs des dignitaires du bakufu. Le but de cet événement ? Permettre à Rugi de récupérer des cadavres pour sa poudre, sous couvert d'épreuves mortelles où les "hommes d'en bas" n'ont en réalité quasiment aucune chance de survivre. Et Sho, lui, a été choisi pour le plat principal: un duel à mort devant l'opposer à Asaji, un garçon de quasiment son âge, complètement obsédé (comme nombre de personnes de la secte) par son désir de plaire à Rugi, et évidemment surentraîné dans l'art du sabre...

En guise de scénario, l'essentiel de ce deuxième volume se résume aux préparatifs et à l'arrivée de ce duel. Cela pourrait sembler peu, et dans les faits l'histoire n'avance effectivement pas beaucoup sur un plan concret... mais sur un autre plan, c'est autre chose, car cette épreuve, où Shotaro est littéralement condamné à mourir, a pour but premier d'éveiller un peu plus la rage de vivre et l'esprit combattif du jeune garçon. Il va lui falloir trouver un moyen de s'en tirer, de s'entraîner, de devenir éventuellement un peu plus fort pour avoir ne serait-ce qu'une chance de se tirer de cette mort certaine... et pour ça, il pourra étonnamment compter sur Kiyozo, un homme qui, sous couvert d'être un "bon samaritain" ici, s'active toujours autant à exploiter le pauvre gosse pour ses desseins personnels. Manipulé de toutes parts, Sho aura-t-il une chance de s'en tirer ? Quand bien même il a l'occasion d 'apprendre quelques petites bases sur l'Art du sabre, l'entraînement de Kiyozo reste succinct, mais ce dernier semble avoir confiance. Quant à l'affrontement en question qui débute en fin de volume, il s'avère déjà captivant, grâce à son atmosphère particulièrement dense et malsaine, entre certaines vues impeccables (ce coup d'épée en gros plan sur l'oreille de notre héros...), le contexte détestable où les spectateurs se régalent de ce spectacle horrible, la présence d'un Gen bouillonnant parmi les spectateurs... Gen qui, d'ailleurs, continue lui aussi de se frotter durement à l'horreur de ce monde, au vu de la tâche ingrate qui leur est confiée à lui et aux femmes.

Si Tsutomu Takahashi prend ici son temps côté histoire et suit un déroulement plutôt classique, c'est pour mieux peaufiner son ambiance sombre qui nous prend aux tripes, et nous faire ressentir au plus profond ce qui s'abat sur les deux jeunes héros ainsi que ce désir de survivre bouillonnant en eux. Il n'en faut pas plus pour offrir une lecture toujours aussi intense et forte, confirmant l'excellent départ de Sidooh.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs