Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 10 Novembre 2022
En compagnie du prince de Ryukyu Ryankina, les frères Yukimura se sont vu confier une mission capitale à l'heure où le Shogunat est plus que jamais en péril: assassiner Ryoma Sakamoto et Rugi, qui ont conclu une alliance sous le nom de Byakushinkyo. Pour Sho et Gen, c'est là la plus belle occasion pour enfin se venger de Rugi, leur pire ennemi depuis des années. Toutefois, une fois arrivés à Omiya où Ryoma et Rugi sont censés se rencontrer d'après leurs informations, les trois hommes constate que ce dernier à fait faux bond. Qu'à cela ne tienne: dans l'immédiat, régler son compte à Sakamoto devient la priorité, mais l'homme est bien gardé...
Après un 18e opus d'une intensité dramatique folle et qui a notamment scellé le sort de Same en plein virage historique pour le Japon, Shotaro et Gentaro se lancent donc ici dans leur nouvelle mission, où l'on commence d'abord par découvrir brièvement leur allié du moment en Ryankina, un homme qui, dès les premières pages, impose un charisme assez sombre au vu du sort qu'il a réservé à Nagamo. Dommage, toutefois, que ce visage ne soit pas plus en vue que ça dans la suite du tome, en se contentant surtout d'accompagner les deux frères dans leur mission.
Néanmoins, ladite mission tient plutôt ses promesses dans l'ensemble, jusqu'à laisser sur les prémisses d'une nouvelle étape importante dans les toutes dernières pages. Ici, Sho et Gen doivent donc éliminer Ryoma Sakamoto, figure historique que Tsutomu Takahashi revisite un petit peu et dont on découvre légèrement la personnalité (il dit vouloir voir le peuple heureux et penser que, pour ça, le dirigeant lui-même ne doit pas s'ennuyer, quitte à faire dans la marchandage d'armes pour créer du "divertissement") et qui est accompagné de quelques sbires notables, à l'image du ténébreux Arara et de l'historique Shintaro Nakaoka. Le conflit est rendu prenant et immersif par différents aspects: la confrontation entre les lames traditionnelles et les armes à feu en plein boom, le travail visuel toujours aussi soigné entre l'aspect très encré et les travail des décors, et surtout l'exploitation d'un nouveau terrain avec le ciel, via l'apparition des dirigeables qui fascinent déjà Sho et qui donnent lieu ici à quelques imprévus ainsi qu'à quelques doubles-pages visuellement impressionnantes.
Dans l'ensemble, cette nouvelle étape se fait donc suffisamment intense, si bien que l'on en attendra avec intérêt l'issue, inévitable si Tsutomu Takahashi continue d'être fidèle aux grandes lignes historiques.