Si nous étions adultes Vol.3 - Actualité manga
Si nous étions adultes Vol.3 - Manga

Si nous étions adultes Vol.3 : Critiques

Otona ni Natte mo

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 04 Août 2022

Chronique 2 :


Ayano a déménagé avec son mari chez la mère de ce dernier. Malgré la tension qui persiste au quotidien, tous deux semblent reprendre un semblant d'équilibre, Ayano parvenant notamment à tisser des liens avec Eri, la petite sœur agoraphobe de son époux.

Du côté d'Akari, elle démissionne de son job de serveuse afin de prendre un nouveau départ, revenant à son amour de la coiffure. Mais le destin finit pas la rapprocher une nouvelle fois de son amante lorsqu'Akari emménage... juste en face de la demeure des beaux-parents d'Ayano !


Le secret d'Ayano ayant été dévoilé, la situation entre la jeune femme et son mari a frôlé le stade critique. Pourtant, c'est un nouveau départ que tous deux ont choisi, ensemble, malgré des appréhensions qui persistent. De son côté, Akari tente elle aussi de prendre un nouveau chemin, mais le destin en décidera autrement. Voilà donc tout l'enjeu de ce troisième tome qui, feintant des bases nouvelles pour chacune des deux héroïnes, ne rompra jamais le lien qui les unit.


Jamais sans pathos et par un schéma de tranche de vie légère et sensible, Takako Shimura développe avec justesse les relations entre ses personnages principaux, l'impossibilité pour les deux concernées de totalement faire comme si de rien était, chaque étape de leur quotidien les menant l'une face à l'autre. D'un croisement dans la rue juqu'à un festival sportif, chaque chapitre est un moyen de narrer cette relation qui doit être tassée.


Mais là où l'autrice apporte une profondeur supplémentaire, c'est par le rôle que vont occuper d'autres personnages, intrigués par la femme qu'est Akari... à commencer par le Mari d'Ayano ! Entre curiosité et tentative de développer une relation saine entre les différentes figures de l'intrigue, la mangaka n'a de cesse de croiser les rencontres dans un tout toujours assez doux, un poil mélancolique parfois, mais aussi dépeint avec une bonne pincée de bonne humeur.


Le pathos n'est donc jamais vraiment là dans Si nous étions adultes..., et ce malgré une situation qui pouvait tout à fait produire l'inverse. Pourtant, impossible de nier les quelques notes qui pourraient mettre le feu aux poudres, notamment par l'implication d'Eri qui prendra de plus en plus conscience que quelque chose de plus fort existe entre les deux jeunes femmes.


Fidèle à elle-même, Takako Shimura développe donc son récit tout en finesse et légèreté, et en prenant soin d'apporter diverses évolutions dans les rapports entre personnages. Loin de choisir le chemin de la romance dramatique, le manga continue de traiter son intrigue sous forme d'une tranche de vie sereine, avec son petits lot de déboires qui nous porte toujours habilement dans cette romance subtile à différents égards.


Chronique 1 :

Les récentes confessions d'Ayano l'ont contrainte, sous l'impulsion de sa belle-mère, à aller s'installer chez sa belle-famille. Elle doit désormais s'acclimater à ce nouveau cadre de vie, ne serait-ce que pour essayer de "sauver les apparences" dans sa vie de couple avec Wataru, tout en se préparant à sa nouvelle rentrée des classes en tant que maîtresse et en continuant de se rapproche d'Eri, la petite soeur de Wataru peu sociable et sortant rarement de sa chambre.

De son côté, Akari essaie d'oublier son amour pour Ayano, elle qui ignorait initialement que celle-ci est mariée. Après mûre réflexion, elle décide de quitter son job au restaurant, ce lieu où elle a rencontré Ayano, pour retourner travail au salon de coiffure où elle était avant, quand bien même la collègue qui l'avait poussée à partir y bosse encore. La jeune femme veut éviter de ressasser le passé, se tourner vers l'avenir... mais à cet instant, elle ignore encore que son déménagement va provoquer un nouveau coup du sort délicat.

Il faut bien l'avouer, ce fameux coup du sort repose sur un hasard un peu facile, mais l'intérêt n'est pas là et se trouve bel et bien dans les conséquences qu'il peut avoir. Et de ce côté-là Takako Shimura, avec son habituelle finesse narrative, amène encore des choses on ne peut plus intéressantes dans ce qu'elles ont à véhiculer.

Ainsi, d'emblée, la situation trouble forcément Akari, et sans doute plus encore au vu des inattendus rapprochements qui se crée entre elle et Wataru. Au fil du chemin parcouru ensemble pour aller au travail, elle a la surprise de voir l'époux d'Ayano s'intéresser à elle, essayer d'en apprendre plus sur elle, et même l'inviter à manger dans sa maison familiale, tout le trouble résidant dans les incertitudes concernant cet intérêt soudain. Y a-t-il là une belle ouverture d'esprit, ou d'autres choses en plus ?

Mais du côté d'Ayano aussi, les choses restent particulièrement intéressantes, sur deux points en particulier. D'un côté, la rentrée des classes lui réserve une surprise avec la présence dans sa classe de Yuka Nagase et Mana Nitta, les deux petites filles qu'elle avait surprise dans une situation délicate dans le tome précédent. Comment ces deux enfants visiblement amoureuses sont-elles vues par leurs camarades ? S'en sortent-elles ? Et, surtout, que peut faire pour elles, en tant qu'institutrice, une Ayano qui, elle-même, est plutôt concernée par le sujet ? La réponse semble prometteuse, avec la volonté d'offrir une oreille attentive si besoin, sans essayer d'être trop intrusive, ce qui sera sans doute intéressant à suivre sur les volumes suivants. Et de l'autre côté, il y a toujours le cas d'Eri, la jeune fille semblant commencer à sortir plus souvent de sa chambre depuis l'arrivée d'Ayano, et même sortir à l'extérieur selon les jours. Avec une infinie douceur, sans jugement, Shimura nous invite à suivre les lentes évolutions de celle-ci, nous fait découvrir des talents qu'elle nie (notamment en cuisine), mais parvient également à sonder un peu plus en profondeur son propre ressenti sur sa situation, sur le poids invisible de son entourage (notamment sa mère qui, sans être méchante, semble toujours chercher à sauver les apparences, notamment quand elle fait croire que sa fille va faire du télétravail), sur sa peur de toujours mal faire au point d'avoir des pensées plombantes à la moindre occasion, sur son désir d'avancer et de se sociabiliser sans s'en sortir vraiment capable...

L'un des principaux intérêts de ce troisième tome est alors, assurément, de mieux nous montrer que la mangaka ne compte pas s'arrêter à ses deux héroïnes, et qu'elle souhaite décortiquer d'autres personnages comme Eri, Yuka et Mana, leur point commun à toutes étant de sortir légèrement des normes de la société, et d'être alors confrontées, presque discrètement mais de façon bien prégnante, à ce que cela peut impliquer dans le regard de cette société sur elles, et dans leurs possibles difficultés à trouver leur place pour devenir ce que la norme appellerait des "adultes". Mais bien sûr, dans tout ça, l'autrice n'oublie aucunement Ayano et Akari qui se retrouvent, ont l'occasion de partager quelques bons moments voire de découvrir encore de nouvelles choses sur l'autre. Mais si elles affirment vouloir oublier ce qui s'est passé entre elles, combien de temps pourront-elles réellement contenir leurs vrais sentiments ?

  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs