Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 26 Décembre 2024
Ayano et Akari, qui forment désormais un véritable couple et vivent ensemble, n'ont pas manqué de chambouler leur monde par bien des aspects. Ainsi, les anciennes élèves d'Ayano veulent elles aussi faire face à leurs problèmes et à leurs sentiments. Surtout Mana qui, avec le soutien d'Ichika, aimerait trouver le courage de laisser une nouvelle chance à sa mère et, surtout, d'avouer à sa précieuse amie Yuka ce qu'elle ressent réellement pour elle. Eri, elle, a mis fin à sa relation adultère avec le frivole Shunsuke, mais les choses ne peuvent en rester là: Mizuki a demandé le divorce, même si elle avoue auprès de son avocat qu'elle a sans doute aussi certains torts dans l'échec du couple. Quant à Akane, elle est décidée à vivre de front son inévitable déception amoureuse concernant Kaede. Et surtout, pour être en paix avec elle-même, Ayano sent bien qu'il lui faut encore à la fois mettre les point sur les I avec sa famille, et reprendre contact avec son ancienne belle-famille pour apaiser les rancoeurs...
Ainsi ce dixième et dernier volume de la série se dresse-t-il, en quelque sorte, comme un tome choral où tous les principaux personnages de la série, quels que soient leur âge, leur orientation ou leurs erreurs, tâchent de faire un point définitif sur ce qu'ils ont vécu au fil de l'oeuvre, afin de mieux repartir de l'avant, être en paix avec eux-mêmes ainsi qu'avec les autres, et simplement chercher leur bonheur respectif. Dans cette optique, même si on aurait adorer en voir plus sur certains visages de l'oeuvre, Takako Shimura mène fort bien sa barque, tant elle a à coeur de n'oublier personne, pas même le figures qui sont longtemps restées comme les moins sympathiques, en tête desquelles Yoriko qui, même si elle est ce qu'elle est, a aussi ses doutes, ses tourments et son désir très humain d'avancer.
Les idées phares ici sont assez claires et tournent autour du besoin de faire la part des choses, d'affirmer ses choix face à son entourage, d'accepter et d'assumer ses erreurs passées, de pardonner aux autre mais aussi de se pardonner à soi-même. A travers son écriture qui frappe très juste sans avoir besoin de s'étendre, mais aussi via le réalisme de ces personnages imparfaits, la mangaka met vraiment bien le point sur beaucoup de troubles, de doutes et de faiblesses humaines soulignant les difficultés de la vie adulte et l'impossibilité de définir précisément ce que signifie"être un bon adulte" ou même "être adulte". Et c'est avec une belle intelligence scénaristique qu'elle cristallise l'impact qu'ont pu avoir Ayano et Akari sur leurs proches, au vu de ce que vont vouloir faire Akane ainsi que les anciennes élèves d'Ayano dans ce tome,en s'inspirant de leur histoire qui a sans doute beaucoup de choses à transmettre.
C'est donc, dans l'ensemble, une conclusion réussie que nous offre Takako Shimura. La mangaka, que l'on avait découverte en France entre 2009 et 2015 avec le très beau Fleurs Bleues chez feu-Asuka, a fait un retour gagnant en France ces dernières années grâce aux éditions Akata avec cette série mais aussi Comme un adieu (sans oublier le roman Oboro et Moi, qu'elle a illustré), et on ne peut qu'espérer que l'éditeur continuera de s'intéresser à sa bibliographie à l'avenir !