Shochu On The Rocks Vol.1 - Actualité manga

Shochu On The Rocks Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Octobre 2016

Critique 2


Déjà connu des lecteurs pour les mangas Cassius et surtout Wakfu, Saïd Sassine revient aux éditions Ankama avec un nouveau manga à la française, pour lequel il est associé au scénario à Carole Bartier, sa compagne dans la vie. Visiblement prévue pour faire 4 volumes, Shôchû on the rocks intrigue d'emblée de par son mélange d'influences, le récit se situant quelque part entre quête initiatique, fantastique et médecine. Pour un résultat clairement pas déplaisant sur ce premier tome !

Ainsi découvre-t-on un jeune héros du nom de Silène Darwin, étudiant en médecine se préparant à passer son examen de dernière année avec son pote James et sa petite Rita. Réputé pour être l'un des plus brillants élèves, il semble avoir tout pour réussir... mais peut-être bien que sa réussite cache toute autre chose, notamment un père faisant partie du jury et semblant bien l'aider. En tout cas, c'est avec les chevilles un peu enflées que le jeune garçon arrive à son examen... qui lui sera fatal, car entre triche et irrespect des procédures médicales, Silène a vite fait de voir son monde basculer !

Le récit tire d'emblée un certain avantage du fait que son personnage central apparaisse plus, dans un premier temps, comme un antihéros : un peu prétentieux, tricheur, puis allant noyer son chagrin dans l'alcool après l'échec de son examen, Silène a des allures de sale gosse. Mais il risque fort d'évoluer, en bien ou en mal, après sa rencontre avec Véga, un être qui a profité de son ivresse pour passer une promesse avec lui, ce qui marquera le début d'une quête, d'un voyage dont il reste à définir les tenants et aboutissants, et qui pour l'instant sert surtout à présenter petit à petit un univers atypique.

Cet univers, c'est celui du monde de Djezel, où les humains semblent côtoyer des créatures plus étranges, parmi lesquelles des animaux humanisés, mais aussi des animaux dont, à la manière du lait pour la vache, on peut extraire le shôchû, un alcool réputé être fort voire parfois dangereux. Pour l'heure, on ne sait pas grand-chose de ce monde, mais on en cerne aisément les grandes lignes au fil de la lecture, Bartier et Sassine en profitant pour instaurer des thématiques prometteuses : racisme entre espèces, quasi-esclavagisme sur les animaux dont on extirpe le shôchû, problèmes liés à l'éthique de la médecine, impact de liens familiaux difficiles (Silène ne s'entend pas du tout avec son père, ce qui aura des répercussions)... On devine le récit bien pensé, car il n'est pas avare en petites idées (par exemple, le rôle des bandages de médecine), offre des éléments très référencés par exemple autour de la médecine et de la recherche scientifique et psychologique (les noms des personnages : Darwin, Shipman, Parkinson, Montalcini, Freud...) ou du prénom du héros qui n'est pas choisi au hasard (Silène est un poème de Sully Prudhomme suivant un homme qui boit). De même, il nous laisse cerner petit à petit les liens entre les personnages : le père de Silène peu sympathique avec son fils, sa mère très protectrice, la mignonne Rita en petite amie qui a confiance en notre héros, James en ami et prétendant gay un peu exubérant... et Véga, personnage retors restant à la fois mystérieux et inquiétant.

Visuellement, Saïd Sassine ne se fait pas prier : à de nombreuses reprises, ça claque ! L'auteur offre un trait assez brut et dynamique qui suit très bien le rythme imposé par la narration. Les designs des personnages sont suffisamment variés pour permettre de les identifier au premier coup d'oeil, et on y trouve un petit côté old school qui n'est pas sans rappeler Gô Nagai par certains aspects (les nez, les coupes de cheveux, certaines expressions faciales empruntes de folie). Le dessinateur semble beaucoup aimer jouer sur les contrastes, comme en témoignent certaines trames ainsi que de très belles utilisations du noir (il y a des aplats rudement efficaces).

Délivrant petit à petit son univers dont on cerne doucement les principales facettes, ce premier tome ne fait qu'esquisser son sujet mais fait partir la série sur des bases très prometteuses. Il n'y a plus qu'à attendre de voir tout ça décoller !

L'édition d'Ankama s'avère très correcte : papier bien épais et sans transparence, encre qui ne bave pas...


Critique 1


Alors que City Hall s'est terminé brillamment, les éditions Ankama nous proposent leur tout nouveau manga : Shôchû on the Rocks. Scénarisé par Carole Bartier et dessiné par Saïd Sassine, on est plongé dans un univers singulier, peuplé aussi bien d'humains que d'animaux anthropomorphiques, appelés les adaptés. Dans le monde de Djezel on tire l'alcool des créatures environnantes, comme une vache donne son lait. Cet alcool très prisé, c'est le Shôchû. Et c'est un verre de Shôchû qui sera à l'origine de l'aventure improbable de notre héros, Silène. Si le nom de Carole Bartier ne vous dit encore rien, Shôchû on the Rocks est son premier manga, vous reconnaîtrez peut-être le trait de  Saïd Sassine, qui œuvre sur le manga Wakfu, chez le même éditeur. Compagnons aussi bien dans la vie que sur le papier, c'est avec une parfaite cohésion entre le dessin et le scénario que les auteurs nous invitent à nous enivrer de leur œuvre.

Silène Darwin est confiant. Jeune étudiant en médecine, il s'apprête à passer l'examen final avant de recevoir son diplôme si convoité et la permission d'exercer. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et il se retrouve le soir même à faire la tournée des bars pour oublier son échec. Arrivé au Black Shôchu le serveur, qui est plus qu’inquiétant, lui propose son meilleur breuvage. Pour s'en délecter, une seule condition : Tenir la promesse d'aller au mont Aicard. Totalement ivre, Silène accepte. C'était sans savoir que cette promesse l'entraînera dans de bien sombres machinations et l'obligera à tout quitter sans qu'il le veuille.

Tout comme les noms du trio de jeunes étudiants en médecine (Darwin, Parkinson …) rien n'est laissé au hasard dans ce premier tome. Beaucoup de pistes sont instaurées sans qu'on ait encore la moindre réponse, ni même le lien entre chaque. Les mystères demeurent, et le but de ce tome 1 est clairement de nous donner envie pour la suite et de commencer à mettre en place chaque pièce du puzzle, qui sera destiné à s'emboîter bien plus tard.
Les thématiques abordées sont tout aussi nombreuses, on en a un aperçu dans ce premier tome : relation père-fils, le racisme entre humains et adaptés, et l'éthique médicale n'en sont qu'une maigre partie que l'on découvre dans ce premier tome, les auteurs nous en ayant promis bien plus.
Ces thèmes sérieux sont portés par une galerie de personnages hauts en couleur. Shôchû on the Rocks évite l'écueil des personnages archétypaux ou d'une histoire uniquement centrée sur ses héros. Silène, le héros sale gosse qui n'hésite pas à tricher et à se bourrer la gueule, et Véga, compagnon encore totalement mystérieux et imprévisible, sont entourés de nombreux autres protagonistes qui ne sont pas justes là pour faire de la figuration. Tous ont leur caractère bien défini et une histoire, rendant l'histoire toujours plus dense et intéressante à suivre.
L'autre point intéressant, en plus de l'histoire à la croisée des genres, c'est le dessin. Le coup de crayon est dynamique, tout comme le découpage, agréablement original. Et jamais il ne nous perd, malgré des décors et un encrage chargés de détails. Les influences sont multiples et le résultat détonne !

Shôchû on the Rocks se pose donc comme un récit ambitieux et plus sérieux que l'on pourrait le croire. Si on ne sait pas encore où le récit se dirige, on sent que ce n'est pas le cas des auteurs, qui savent où ils veulent aller. Mais à vouloir aborder tellement de choses, on risque de ne plus s'y retrouver. Les informations distillées dans ce premier tome étant abondantes, le lecteur peut perdre de vue l'objectif du récit. De plus que celui-ci ne nous a pas encore été réellement dévoilé. Rien ne nous prépare à ce qui nous attend dans le second tome. Mais c'est aussi ça qui nous donne envie de lire la suite : le but principal d'un premier tome ! L'objectif est donc atteint, on attend le tome 2 maintenant !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
mokochan
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs