Shiba Inu : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Mai 2008

Shiba Inu est un recueil de six nouvelles imaginées et illustrées par Masanori Morita, l’auteur de Racaille Blues et Rookies. Alors que ses deux œuvres principales brillaient par leur humour détonnant et leurs bastons « furyos », Shiba Inu s’ancre incontestablement dans un registre plus mature et surtout plus tragique. Et bien que ce ne soit pas son style de prédilection, Masanori Morita s’en sort avec brio.
Etant donné l’hétérogénéité des nouvelles, que ce soit pour la qualité ou pour la taille, il est mieux de faire une petite chronique pour chaque histoire.

A message to you, Rudy : Une toute petite nouvelle, puisqu’elle de fait moins de dix pages. Mais cette brièveté ne l’empêche pas d’être l’une des meilleures du One Shot.
Toute en couleur, elle nous raconte le blues d’un tueur en série, d’une manière particulièrement poignante. Morita réussit le tour de force de nous attrister du sort d’un personnage que l’on a vu que quelques pages !
Les dessins sont, quant à eux, magnifiques. Le grand format du volume et la colorisation mettent parfaitement en valeur le trait de Morita qui, apparemment, ne s’épanouissait pas complètement dans les petites cases de Rookies.
Je mets sans aucune hésitation un bon 17/20 pour cette histoire.

All the way down : Morita explore, en seulement cinq pages, le côté obscure de la boxe, un milieu où règne la corruption et la mafia. Et, perdu dans cet univers, un ancien alcoolique, criblé de dettes, qui a perdu sa femme et son enfant… Enfant qu’il revoit dans le public, alors qu’il est en plein combat, qu’il est censé perdre contre rémunération. Pour impressionner son fils, pour expier sa faute, cet homme va perdre la vie.
Encore une fois, l’émotion est au rendez vous, grâce à la justesse du mangaka, qui n’en fait ni trop, ni pas assez. Chapeau l’artiste !
17/20

Shiba Inu : La nouvelle la plus longue du recueil, qui s’étale d’ailleurs sur deux chapitres. C’est indubitablement la meilleure des six !
Une histoire bouleversante, relatant l’histoire de Mikio et Masamune, un duo comique depuis le lycée. Cependant, Mikio déclare brusquement son envie d’arrêter sa carrière d’humoriste sans donner de raison particulière …
Dotée d’une mise en scène quasi cinématographique, Shiba Inu réunit tous les ingrédients du chef d’œuvre : de l’humour, de l’amitié, et surtout du tragique. La fin est extrêmement bien pensée et réalisée, et les plus sensibles d’entre nous verseront sûrement une petite larme. Donc préparez un paquet de mouchoir pour ne pas abîmer le papier !
19/20

Gang Age : Cette nouvelle nous narre les efforts désespérés de 3 écoliers pour garder leur professeur préférée dans leur école. A la fois drôle et touchante, l’histoire contraste avec la première partie du volume du fait de son dénouement heureux.
Le niveau graphique est un cran en dessous de celui des trois premières nouvelles, sûrement parce qu’elles sont plus récentes.
Cependant cette histoire n’apporte pas grand chose au recueil, elle est beaucoup plus banale que ses prédécesseurs. Mais cela reste du Morita, donc c’est quand même très bon !
15/20

Desert : Une nouvelle fois une histoire centrée sur la boxe, mais cette fois avec le point de vue de l’arbitre.
En effet, Ashihara, arbitre professionnel, a perdu confiance en son jugement depuis qu’un boxeur est mort sur son ring.
C’est grâce à un ami, au frère du défunt et à son amour pour sa profession qu’il va réussir à remonter la pente et retrouver goût à l’arbitrage.
Une belle histoire où l’auteur renoue avec ses premiers amours : l’importance de la motivation, la confiance en soi et aussi la beauté du sport.
Une belle leçon de vie qui mérite bien 17/20.

Les tueurs rient aussi : A la base ne faisant pas parti de Shina Inu, « Les tueurs rient aussi » a été rajoutée lors de la réédition de luxe. Et c’est tant mieux, cette petite nouvelle est plutôt agréable à lire.
Au niveau des dessins, c’est moyen, vu que c’est la première œuvre de l’auteur, donc sa plus ancienne.
Le scénario, sans casser des briques, arrive à nous amuser, et à nous émouvoir sur la fin. On s’attache très vite au personnage principal, Eijiro, qui essaye de convaincre un parrain de la mafia de le laisser sortir avec sa sœur ! Vous l’aurez compris, c’est une histoire peu réaliste et humoristique. Et c’est plutôt réussi.
16/20

Après nous avoir fortement ému avec ses trois premières nouvelles, Masanori Morita nous refait sourire, voire même rire, avec les trois dernières. Un savant mélange entre humour et émotion qui fait de Shiba Inu une œuvre indispensable pour toutes mangathèques qui se respecte.
Ma note sera donc la moyenne des six, soit 17/20.




Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Crack
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs