Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 20 Novembre 2023
L'intrusion du meurtrier Douan (dont ils ignorent totalement l'identité) à Keiju, ses assassinats sordides et son vol de puissantes armures sont autant d'éléments qui ont brutalement semé le troublé au sein du pays se déplaçant sous l'anneau, d'autant plus que Bulan, le frère de la reine Dawa et de la petite Kamalu, fait partie des victimes. Guan, l'actuel roi de Keiju, s'interroge alors sur la marche à suivre face à ce drame, notamment en se demandant s'il vaut mieux chercher la protection de l'empire de Kuchihito dont vient justement Aushi, ou s'il faut tenter d'affronter seuls la fédération impériale de Kohto, toujours plus belliqueuse et ne cessant d'étendre son influence sous le joug de son roi Lokto. Le souverain choisit finalement de confier à Aushi la mission de lui servir de médiateur entre Keiju et l'empereur de Kuchihito, mais ses plans risquent d'être vite mis à mal: sur la route, Aushi est fait prisonnier, en compagnie de sa garde, par de mystérieux assaillants. Et comme si ça ne suffisait pas, il retrouve aussi, parmi les prisonniers, Kamalu qui, par désir de retrouver le meurtrier de Bulan afin de le venger, a quitté Keiju en compagnie de son chien à six pattes Pepe.
Assez vite dans ce tome, les choses viennent donc essentiellement tourner autour de la capture d'Aushi, de Kamalu et de leurs quelques compagnons dont ils ne tarderont pas à découvrir l'identité: le clan Bu, mené par Gara Bu Haim, qui a conquis depuis quelques années le royaume de Zalam par la violence pour s'y installer, le tout avec le soutien de la fédération qui continue de bouger ses pions. De façon rapide mais assez claire, Kaiji Nakagawa expose bien les grandes lignes sur le contexte de ce royaume ravagé par l'occupant tyrannique, notamment à travers quelques scènes morbides (pauvres gosses regardant impuissants leurs parents pendus) et via les princes Bu qui semblent enclins à toutes sortes d'exactions. Alors, comment Kamalu, Aushi et Pepe pourraient-ils se sortir d'une telle situation ? Eh bien, en recevant une aide pour le moins surprenante, que nous ne dévoilerons pas et qui ajoute un peu plus de piment à la situation, en plus de nous permettre de découvrir la véritable identité d'une certaine femme mystérieuse entrevue dans le premier volume. Enfin, tandis que Keiju devient toujours plus un enjeu central de par l'attrait des contrées voisines pour leur haloïte, une question se pose toujours plus au fil des pages: qui est vraiment Douan, lui qui tue ses ennemis sans le moindre scrupule, qui bat même des hakukai évolués, et dont l'armure est d'origine inconnue ?
Tout ceci a au moins le mérite de maintenir une certaine curiosité en nous. Mais à part ça, il faut avouer que l'intrigue de Shadow of the Ring n'avance pas grandement dans ce deuxième tome au plus large niveau des conflits/alliances entre les différents pays. Certes, on sent que Lokto bouge ses pions, mais à part ça ça reste plutôt plan-plan, et le rythme est franchement inégal. De plus il y a toujours des limites graphiques: même s'il y a de bonnes idées dans les décors/architectures des lieux et dans les designs des hakukai, à côté de ça les mouvements des personnages restent régulièrement rigides, certaines anatomies humaines sont à la ramasse, et le chien Pepe semble n'avoir jamais deux fois la même tête tant l'auteur paraît ne pas savoir le dessiner (pourtant, on aimerait bien l'aime,r ce brave toutou).
Avec ce tome, Shadow of the Ring a ses bas et ses éléments plus intéressants, ces derniers étant heureusement suffisants pour maintenir notre curiosité. Mais étant donné qu'on arrive déjà à la moitié de la série une fois ce volume achevé, espérons que l'auteur parviendra à donner un coup de boost au récit par la suite, d'autant plus que l'univers qu'il a imaginé est assez riche (ses pages bonus entre les chapitres sont là pour le prouver).