Seraph of the End Vol.8 : Critiques

A Nagoya, l’opération menée par l’Armée Démoniaque Impériale, visant à éliminer simultanément des vampires nobles, a démarré. L’escouade Shinoa et leurs camarades de mission attaquent alors Lucas Wesker, un vampire de haut rang à la force incroyable. Mais si nos héros prennent peu à peu l’avantage, tous les fronts ne se déroulent pas comme prévu, et les répercussions des échecs sur la mission pourraient être désastreux…

Il aura mis un certain temps à se mettre en place, mais l’arc de la bataille de Nagoya démarre véritablement dans ce tome ! Ceux qui ont suivi l’anime le savent bien, l’adaptation étant sortie en France bien avant ce tome, la bataille s’annonce plus longue que celles connues jusqu’ici, et surtout teintées de nombreux rebondissements.

Mais pour l’heure, nous n’en sommes qu’au premier acte de la mission de Nagoya, un passage très riche en séquences d’action à tel point que le volume se lit assez vite, mais se révèle globalement efficace dans sa manière de proposer des combats où la tension est présente. La dimension stratégique tient un rôle important dans ce tome, et c’est bien ce qui rend les différents affrontements plutôt prenants, mettant habilement en scène les différents soldats de l’Armée Démoniaque Impériale sans systématiquement se reposer sur les prouesses de Yûichiro.

D’une manière générale, ce huitième opus nous offre un condensé de ce qu’un récit de guerre peut proposer. La stratégie domine dans l’action, mais aussi entre deux combats, des phases qui nécessitent quelques remaniements tactiques empêchant cet arc d’être simplement bourrin, mais aussi le drame puisque dans toute guerre, ce sont bien sûr des pertes et des sacrifices qui sont à prévoir. Cela aboutit même à une séquence clichée, vouée simplement à renforcer la détermination de Glenn Ichinose, quand Mika devient le témoin d’un moment poignant un peu plus réussi bien qu’assez convenu aussi dans son genre.

Reste que quelque chose fait régulièrement très tache dans cet ensemble qui pourrait finalement être un arc de combat assez prenant : la fâcheuse tendance des auteurs à rendre le tout niais à souhait. Alors que le sérieux d’un champ de bataille domine, que quelques soldats perdent la vie tandis que d’autres jouent la leur, il est très absurde, voire agaçant, de voir Yûichiro et le sien afficher un sourire béat en toute circonstance, à coup du cri de guerre cliché : « allons sauver nos amis ! ». Ces simples instants trahissent toute l’intensité de l’action puisqu’ils donnent l’impression qu’aucun enjeu n’est réellement présent, et que la mort est banalisée puisqu’elle ne concerne que des personnages qui ne sont même pas secondaires.

Il demeure alors un tome plaisant pour les combats et la dimension militaire proposée, intriguant par certaines pistes scénaristiques qui progressent aussi, mais loin d’être sans défaut. Conservant toujours quelques côtés convenus et beaucoup trop guillerets par rapport aux événements qui sont dépeints, Seraph of the End ne peut malheureusement pas se soustraire de ses défauts, même après huit tomes. Pourtant, le tout se révèle toujours assez divertissant, on reste surtout attentifs aux développements de l’histoire.