Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 14 Août 2023
Préférant cacher à Jinsuke et à Hinatsu (et pas Hinata, comme écrit en quatrième de couverture) la vérité sur la trahison du Hibou, Kuhé règle ses comptes avec ce dernier, en prenant sur lui ce qu'il a fait. Mais il reste que cette vengeance n'occulte pas le terrible drame qui vient d'avoir lieu: le groupe d'enfants mené par Tamonmaru a été massacré par les chasseurs de brigands, et les trois uniques survivants vont désormais devoir vivre en tâchant d'entretenir le rêve qu'avait Tamonmaru de bâtir un pays en paix et sans guerre ni souffrance.
Bientôt, les pas du trio les amènent jusqu'à un temple où le maître des lieux, l'abbé Sôkei, recueille et éduque des enfants orphelins dont il prend le plus grand soin, jusqu'à leur trouver de nouvelles familles. Le vieil homme semble vraiment bon, les enfants sont heureux sur place, y compris Hinatsu et Jinsuke qui s'intègrent bien... et pourtant Kuhé, toujours alerte, ne peut s'empêcher de se méfier, lui qui a déjà été confronté par le passé à du trafic d'enfants par ce genre de religieux. Que cache Sôkei ? Est-il digne de confiance ? En s'appuyant sur l'oeuvre d'origine de Shogo Imamura, la mangaka Kouji Megumi entretient assez bien la part de doutes autour de l'abbé, en confirmant vite qu'il cache quelque chose. mais au bout du compte, l'histoire parvient à offrir, cette fois-ci, une petite pointe de surprise après un premier tome totalement prévisible, non seulement au vu de la nature réelle du secret de Sôkei, mais aussi parce que tout ça amène une piste intéressante et prometteuse autour de l'opposition au shogunat... Et il est alors dommage que la deuxième moitié du tome vienne un peu tout gâcher en nous racontant des choses plutôt inutiles !
En effet, les dernières dizaines de pages se font bien moins convaincantes, dès lors qu'entre en scène un jeune apprenti médecin, Ikkei Manase, dont les lubies envers la gente féminine (il aime forniquer avec les épouses des autres, qu'est-ce qu'on s'en fout dans un récit de ce genre) enclenchent quelques péripéties et moments d'action sans enjeux valables et déconnectés de la trame principale, comme pour rallonger très artificiellement le récit (qui n'a clairement pas besoin de ça, d'autant que ce manga se conclura dans seulement deux petits tomes).
Si bien qu'à l'arrivée, on a un tome un peu mitigé. Si la première partie montre une certaine efficacité et amène une nouvelle piste suffisamment prometteuse via la possible révolte contre le shogunat actuel, la deuxième partie se perd dans des considérations dépourvues du moindre intérêt, avant que les dernières pages ne reviennent à l'intrigue principale de façon certes rapide mais suffisamment intrigante. Il n'y a plus qu'à voir, après ça, ce que les auteurs parviendront à développer en seulement deux petits volumes...