Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 16 Février 2011
« Tu as une adolescence plutôt dorée, toi. »
Miku, une jeune fille plutôt mignonne, qui a un petit ami attentionné qui tient à elle, et des amies avec qui elle peut partager ses moindres tracas, n’a en apparence pas le moindre soucis. Son quotidien, banal, est celui d’une lycéenne qui coule des jours tranquilles. Mais les ennuis arrivent toujours lorsque l’on s’y attend le moins ! Ses parents ont décidé d’arrêter leur travail, et de transformer la maison familiale en pension. Du jour au lendemain, la jeune fille se voit délogée de sa chambre pour une pièce plus petite, et surtout, doit cohabiter avec des étrangers.
D’emblée, on s’imagine la situation le plus courante : seuls des garçons vivent dans la pension, tous très charmants, désirant prendre le cœur de cette petite effrontée qui ne cesse de les ignorer. Mais non, Atsuko Nanba a plus d’un tour dans son sac. Dès le départ, la mangaka nous séduit facilement grâce à son dessin rond, par lequel elle réussit à faire passer toutes sortes d’expressions dans le visage et les yeux de ses personnages. De plus, l’héroïne n’est ni une jeune fille à qui tout sourit à l’avance, ou au contraire, qui attire sans arrêt le malheur autour d’elle. Non, elle est juste banale. Le changement qui s’effectue dans sa vie, à y penser à tête reposée, n’est tout de même pas insignifiant. Partager la maison avec des inconnus, et de surcroît, être obligé de changer de chambre pour laisser sa place, voilà des faits qui ne réjouiraient pas tous les adolescents. Mais Atsuko Nanba va même au-delà de tous ces événements. Elle ne s’attarde pas à insister sur ces changements dans la vie de Miku, mais plutôt, s’attèle déjà à nouer des liens entre chaque personnage, et surtout, entre ceux qui se rencontrent dès le premier tome. L’auteure garde le secret sur les nouveaux occupants de la pension Ikenouchi durant quelques temps, mais le dévoilement de ceux-ci n’est pas sans surprise.
La lecture de ce seul tome nous aspire dans un univers à la fois touchant et drôle, dans lequel les cœurs de chacun se croisent, se touchent parfois, et où les relations humaines se compliquent déjà, sans forcément tirer vers l’irrationnel. Les personnalités de chaque personnage sont marquées dès le départ, et certaines situations, qui nous semblent innocentes au premier abord, sont en réalité bien réfléchies par l’auteur.
Ce premier volume se lit d’un seul trait. Malgré ce petit incident qui vient perturber la vie tranquille de Miku, l’héroïne ne pleure pas sur son sort. Elle vit au jour le jour, se braque ou s’énerve au moment voulu, mais aussi, garde le sourire et parvient à ouvrir son cœur malgré elle. Atsuko Nanba, qui arrive pour la première fois en France, nous propose ici le début d’une série aux allures prometteuses, qui fera peut-être partie de nos coups de cœurs du moment. A suivre de près !