Say I love you Vol.1 : Critiques

Après deux one-shots plutôt moyens, Kanae Hazuki se jette dans la cour des grands afin de proposer Say I Love You. Édité par Pika en 18 tomes et dénonçant un harcèlement que beaucoup d'adolescents subissent, il promet une histoire d'amour peu probable entre deux personnes de différentes classes sociales. Un scénario à priori basique qui cachera bien des merveilles. 

Mei, lycéenne, n'a jamais eu d'amis et encore moins de petit copain en seize ans d'existence. Elle dégage une apparence négligée et elle est la risée de son bahut. D'un sens c'est normal, car elle ne cherche même pas à entrer en contact avec ses camarades qui n'ont jamais entendu le son de sa voix. Et encore une fois de plus, dans les escaliers du lycée, deux amis Yamato et Nakanishi sont derrière elle et Nakanishi cherchera à l'embêter. Mais le sort se retourne sur Yamato qui se prend une grosse claque de la part de l'adolescente. Waouw ! Comment a-t-elle pu lever la main sur l’icône du lycée, celui dont sont fans toutes les étudiantes ? Curieusement il ne va pas lui en vouloir. Lui qui de base est désintéressé de toutes ces tchatcheuses va se retrouver comme intriguer par cette fille rebelle qui n'a rien de normal. Il cherchera même à tisser des liens d'amitié avec elle ! Bien trop préoccupée par son travail dans une boulangerie de quartier, Mei ne pense absolument pas à entrer en contact avec qui que ce soit et rentre chez elle une fois le travail fini au plus vite. Routine qui ne semble plus être dérangeante puisqu'elle a l'habitude maintenant... Tout ce qui compte c'est qu'elle finisse ses années au plus vite.

Sauf qu'un certain monsieur habitué à venir à la boulangerie fixe Mei de façon abusive chaque soir en passant. Et c'est quand elle eu fini le boulot qu'elle se fera poursuivre par ce stalker. Yamato sorti de nulle part l'embrasse pour faire fuir le poursuivant avant de s'en prendre à nouveau une comme précédemment. Le départ d'une relation que tout oppose est en train de voir le jour ! 

Kanae Hazuki épate suite à son retour qui surpasse les histoires passées. Aux abords banals, Say I Love You se révèle être un shojo de questionnement sur soi à travers une lycéenne pas forcément bien dans sa peau. L'auteur souhaite vraiment faire entendre les méfaits du harcèlement scolaire et n'hésite pas à prendre Mei en tant que souffre-douleur. Les lycéens se moquent d'elle, la dévisage et tout ce qui s'en suit. Cependant, la protagoniste Mei a appris à ne pas se rabaisser à ce genre d'insultes et reste digne. Trop fière pour ne pas laisser entendre une trace de relâchement. D'ailleurs elle jouera le semblable cirque devant Yamato qui est le seul à ne pas avoir de préjugés envers elle. Chose qu'elle n'arrive pas comprendre pour le moment.

La couverture est par contre d'un classicisme. Blanche à l'avant avec Yamato et Mei puis de couleur violette à l'arrière. Pas forcément attirant ni travailler de la part de l'éditeur qui aurait pu jouer sur la promotion de ce titre avec un thème en rapport avec ce dont Mei subit. L'auteur se rattrape avec un chara-design très accentué sur certains traits. Il y a là un contraste avec les personnages qui ne sortent pas vraiment du lot, mais possèdent tout de même des touches d'originalité. On ne parlera pas des décors totalement absents... Il doit y en avoir un toutes les trois planches, c'est vraiment gênant.

Comportant une dernière partie assez précipitée, Say I Love You a très bien débuté avec son scénario type des shojo, mais qui entre dans une tournure des plus originales à cause de la protagoniste dotée d'un fort caractère. La suite risque d'être délicate pour Yamato, son but : éviter à tout prix les coups ou claques !