Samourai Bambou (le) Vol.1 - Actualité manga

Samourai Bambou (le) Vol.1 : Critiques

Takemitsu Zamurai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 23 Décembre 2009

Les amateurs de Taiyou Matsumoto savent que l'auteur est une valeur sûre quand il s'agit d'étonner le lecteur, de le dépayser. Après Number 5, Amer Béton, Ping Pong et Gogo Monster, Matsumoto nous propose sa vision du japon féodal à l'heure d'Edo. Une fois n'est pas coutume, il sera associé à un scénariste, Issei Eifuku, encore inconnu chez nous.

Le propos est simple : Soïchirô Senô est un jeune rônin monté à la capitale pour changer de vie. Il faut savoir que le jeune homme est un as du sabre et, qu'afin de ne plus se laisser aller à la violence, il décide de s'en séparer, le remplaçant par une lame de bambou. A quoi s'attendre avec un tel concept ? A tout, la surprise est à chaque page, on ne sait jamais où les auteurs vont nous conduire.
Soïchirô se liera vite d'amitié avec les enfants, ce qui le décidera à se tourner vers l'enseignement. Il fait la connaissance de quelques notables, découvre la vie citadine avec son regard de campagnard.

La série introduit très vite des personnages hauts en couleur. Soïchirô d'abord, homme fantasque, toujours souriant, l'air naïf, rêvant de papillons et parlant avec les chats, parfois représenté sous les traits d'un renard. Une manière de signifier le contraste avec sa maîtrise du sabre. L'homme semble de plus proche des esprits, comme le remarque le petit Kankichi dont le lecteur partage souvent le point de vue. Les autres ne sont pas en reste que ce soient Genji et son maître Daizaburô, ou le logeur de Senô, un ancien chef mafieux.

Le style de l'auteur est bien là. Reconnaissable entre mille, d'aspect brut, brouillon et pourtant si l'on s'y intéresse on remarque qu'il est bien plus maitrisé qu'on ne le pense. Ici Matsumoto emprunte aux estampes japonaises de l'époque d'Edo, aux représentations traditionnelles des Yokaïs (les gamers se souviendront d'Okami) et aussi dans une certaine mesure à Picasso, quand il s'oblige à représenter le visage de ses personnages autant de face que de profil. On obtient quelque chose d'étonnant auquel on s'habitue finalement rapidement. On retrouve bien sûr le rêve, les passages oniriques sont une marque de l'auteur et se manifeste ici par l'esprit du sabre de Senô, une femme borgne. Le plus difficile dans un Matsumoto, c'est d'être concentré dans sa lecture et de surveiller les détails qui permettront de comprendre les ellipses que l'auteur apprécie. Par exemple la vente du sabre entre les premier et second chapitres sera laissée à la réflexion du lecteur, tout comme les transitions entre rêve et réalite sont inexistantes...

Néanmoins, Matsumoto n'est pas seul. Le titre se veut plus accessible que les autres, sans doute à cause/grâce au scénariste. Les épisodes sont plus ou moins indépendants, se présentant comme une chronique de la vie japonaise féodale. Bien qu'une histoire de meurtres en série semble présager un fil rouge. Mais même si on ne sait pas encore où cela nous mène, on se plait à suivre les tribulations de cet échalas qu'est Soïchirô.

Une très bonne entrée en matière qui exige un second tome.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Blacksheep
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs