Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 18 Juin 2024
En lui disant qu'elle se souvient que la famille d'Iryû tient une pâtisserie, Saku a réveillé de vieux souvenirs chez le jeune garçon: le malaise qu'il ressentait autrefois à l'idée que ses parents gèrent une boutique dédiée à des pâtisseries traditionnelles passées de mode, et ce que notre héroïne lui a apporté à cette époque, en le sortant de son complexe. Alors même que Saku cherche toujours son sauveur, elle n'a donc aucunement conscience qu'elle est elle-même la sauveuse d'Iryû ! Même si, avouons-le, la raison est un peu insipide...
Quoi qu'il en soit, c'est dans un contexte nouveau qu'arrive la fête du lycée, d'emblée mouvementée avec la rencontre entre Saku et Hazuki, amie d'enfance de Haruki amenant immédiatement de nouveaux quiproquos puisque notre héroïne se persuade toute seule que Haruki est sûrement amoureux d'elle depuis longtemps. Là aussi, les ficelles sont plutôt grosses, même pour une romance scolaire dédiée avant tout à un public adolescent, tant Saku, malgré toute la sympathique qu'on a pour elle depuis le début, apparaît un petit peu trop cruche par moments.
Est-ce que cela suffit à rendre la lecture trop mièvre et un brin décevante ? Eh bien pas forcément, car dans les faits, Io Sakisaka peut toujours compter sur son expérience. D'un côté, la mangaka a de quoi jouer facilement avec nos émotions grâce à ses qualités visuelles et narratives toujours évidentes, surtout quand il s'agit de mettre en avant les moments où l'on devine la jalousie de Haruki. De l'autre côté, elle sait vraiment bien faire ressortir les sentiments contenus de chaque personnage, que ce soit Kotono qui reste vraiment attachante dans un amour qu'elle pense perdu d'avance au point de ne pas l'avouer, Mitoshi qui tâche de la soutenir discrètement, et bien sur la prise de conscience par Haruki et Iryû de leurs sentiments exacts, donnant lieu au début de triangle amoureux que l'on voyait tous venir, qui est très classique mais qui se révèle efficace.
Avouons-le: depuis deux volumes Sakura, Saku est un petit cran en-dessous, par rapport aux deux précédentes séries d'Io Sakisaka qu'étaient Blue Spring Ride et Love, be loved Leave, be left, deux petits bijoux du genre. Néanmoins, L'attachement bien acquis pour les personnages lors des premiers tomes, ainsi que la maestria narrative et surtout visuelle de la mangaka, nous accrochent toujours facilement à cette jolie petite romance adolescente.