Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 29 Février 2016
Les derniers Titans émergent des profondeurs, et il semble n’être qu’une question de temps avant que Cronos se réveille. Mais en attendant, d’autres Titans se dressent face aux Chevaliers d’Or, mais l’un d’entre eux fait face à ces redoutables ennemis : Shura du Capricorne.
La première partie de ce quatrième volume double n’est guère originale et ne fait que calquer un schéma instauré dans les précédents opus, proposant un affrontement entre un Chevalier d’Or et un Titan sans toutefois qu’il ait un impact sur le long terme de la série. Le combat a alors ce petit côté remplissage et n’apporte pas grand-chose à la trame principale, mais a le mérite de mettre en scène Shura du Capricorne, et notamment son rapport à Aiolia. L’intérêt du personnage est même la carte maîtresse de la première moitié du tome puisqu’en dehors de ça, Megumu Okada se contente de remettre en scène l’opposition entre les Dieux invulnérables et les Hommes qui ne sauraient les égaler, sans chercher à développer son sujet plus que nécessaire.
La deuxième moitié du tome surprend davantage que ce soit dans son fond ou dans sa forme. La mise en place de la série semble être achevée et une étape charnière est ici développée : le retour du dieu Cronos. Il en résulte alors un combat on ne peut plus spectaculaire, voire très éprouvant visuellement, peu avare en rebondissements et qui prend le risque de mettre en scène le plus particulier des Chevaliers d’Or, celui qui ne pensait pas voir en action de sitôt. Si le combat lui-même est un archétype de ce que propose Saint Seiya en général, la mise en scène du personnage de Saga est passionnante tant l’intrigue maîtrise la personne complexe et sait rebondir sur différents éléments de la série originelle. Plus loin encore, un certain lien entre le scénario d’Episode G et les plans du Grand Pope est tissé, ce qui rend la série bien moins anecdotique et davantage liée au canon principal de l’œuvre de Masami Kurumada. Ceci associé à un combat plus démesuré que d’habitude et soumis à de nombreux retournements de situation, difficile de ne pas prendre plaisir sur cette longue séquence, sans compter que le cliffhanger qui conclue le volume a de quoi nous faire bouillir d’impatience même si on y trouve une certaine redite de certains arcs de la série de base.
Dans cette deuxième partie de tome, l’opposition entre l’Homme et les Dieux revêt une allure différente puisqu’en interprétant la force des humains face aux créateurs et en extrapolant un peu, on y voit presque une critique de la religion et son côté désuet à l’heure où l’Homme a su s’émanciper de toutes ces croyances. Cela paraîtrait tout de même étonnant venant d’une série comme Saint Seiya où les divinités grecques sont au cœur de l’œuvre, mais on est curieux de voir jusqu’où peut aller le propos de Megumu Okada.
On aurait donc tort de juger ce volume par sa simple première partie, très classique, sachant que la seconde semble véritablement lancer la série et propose un combat époustouflant mettant en scène les deux Chevaliers d’Or les plus marquants de cette génération. Visuellement particulière, mais très efficace sur le plan narratif, Saint Seiya : Episode G reste une série à ne pas sous-estimer et qui apporte pour l’heure des réflexions que n’avait pas la série principale.