SANDA Vol.2 : Critiques

SANDA

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 03 Juin 2025

Chronique 2 :


C'est un véritable choc pour Sanda de découvrir qu'il est le descendant du Père Noël et qu'il possède ses incroyables pouvoirs lorsqu'il se transforme! Mais sa mission sera d'autant plus compliquée dans un monde où plus personne ne croit en lui, où les enfants sont vu comme une ressource et où la vie a perdu toute valeur!
Shiori, sa camarade de classe croit pourtant en lui, elle a besoin de lui et de ses pouvoirs pour l'aider à retrouver une amie disparue. Mais le directeur de l'établissement où ils vivent semble vouloir leur mettre des bâtons dans les roues.

Malgré un style graphique très particulier (voire discutable), le premier tome s'était montré saisissant et séduisant et m'avait laissé une belle impression...mais c'est beaucoup plus compliqué pour ce deuxième opus...plus dérangeant!

Paru Itagaki développe encore son univers dans ce tome avec l'apparition d'une société secrète qui traque le Père Noël...rien que ça, il faut reconnaître que c'est une sacrée trouvaille: les "chemises rouges", portant tous sur leur bras un tatouage en forme de feuille de houx! Les symboles sont évidents mais brillamment trouvés.
Et si l'auteure nous dépeint un monde où a jeunesse est portée aux nues elle nous rappelle ici que rien ne vaut l'expérience en introduisant une personnage ambivalent de mercenaire presque cinquantenaire, aussi détaché qu'attachant, qui ne pense pas à mal mais veut juste faire travail efficacement.

Paru Itagaki va aussi longuement s'intéresser aux questions adolescentes, le rapport au corps, les premiers émois, le désir sexuel, l'intellectualisation, la recherche de sensations...des points importants, presque inévitables si on veut situer son récit dans un lycée et approfondir correctement ses personnages. Elle sait le faire et l'a fait à merveille dans Beastars...titre qui est postérieur à Sanda rappelons le...
Qu'est ce qui a pu me poser problème dans ce tome dans ce cas? Justement le traitement un peu lourd, voire parfois un peu malsain lié à toutes ces questions!

Sanda qui est fier d'avoir une grosse b!%e et l'expose en plein combat...en quoi c'est drôle? Le fait que Sanda puisse avoir des sentiments pour Shiori est évident, mais nous montrer un vieillard (avec une grosse b!%e rappelons le) qui commence à éprouver du désir pour une adolescente, c'est plus problématique! Cette insistance avec lourdeur sur la nudité et faire du Père Noël un héros parce qu'il débarque nu pendant un discours (toujours en exposant sa grosse...vous avez compris)...c'est d'une lourdeur sans nom, voire même dérangeant!

Est ce pour cela que je me suis plus focalisé sur les défauts que dans le premier opus? C'est fort possible. Mais j'ai trouvé la mise en scène assez confuse, et surtout le dessin...je le trouve immonde! C'est fort, mais franchement, autant je trouvais son approche anthropomorphique des personnages de Beastars vraiment pertinentes, autant dans ce titre je trouve le trait dégueulasse !

Un premier tome qui me séduit, un deuxième qui me pose problème...il faudra donc attendre le troisième pour trancher!



Chronique 1 :


Contre toute attente, Ono réapparaît face à Sanda et son groupe. Alors que la bande se lance à sa poursuite, le collège est sur le point de célébrer les funérailles de l’adolescence, pourtant vivante ! Oshibu, le directeur de l’établissement, choisit ce moment pour faire appel à l’Unité spéciale des Chemises Rouges, un commando voué à retrouver le Père-Noel… et à s’en débarrasser.

Passé la très bonne introduction constituée par le premier volume, on attendait de voir ce que ‘Sanda’ pouvait avoir dans le ventre sur la durée. Après quelques concepts assez saugrenus couplés à la patte de Paru Itagaki qui, sur des personnages humains, se dote d’un cachet unique, la mangaka nous présente plus en détail son univers et ses thématiques. Le moins que l’on puisse dire est que, là aussi, l’artiste ne fait pas dans le conventionnel.

La surprise de fin du premier tome sert d’élément déclencheur aux diverses péripéties de cette suite. Les rebondissements sont d’ailleurs légion, preuve du sens du rythme que l’autrice n’a pas perdu depuis ‘Beastars’. Aux mécaniques déjà plantées dans l’opus précédent s’ajoutent de nouvelles idées particulièrement intéressantes dans cette optique de bâtir un univers autour de l’enfance et du Père-Noel. C’est là que la mangaka joue ses nouveaux atouts et prend de considérables risques en termes d’écriture.

Car dans ce deuxième volet, on retrouve le goût d’Itagaki à développer ses personnages tout en jouant sur une sorte de limite morale. Pour cela, elle met au premier plan la thématique de l’enfance et la condition de ses personnages, des adolescents qui peuvent se chercher, tout en implantant de nouveaux concepts en lien avec cette dystopie quasi puritaine où l’enfance est sacralisée, et où le développement de ces jeunes pousses se fait selon des règles de l’ordre du surnaturel. Les grands éléments de ce volume se complètent avec du sens, et c’est là toute la force d’un récit intelligemment penser, bien que certaines séquences peuvent faire tiquer. Il faut dire que Paru Itagaki a parfois un humour bien à elle et que quelques échanges flirtent avec une certaine ligne rouge. Mais sans faire une quelconque apologie, la mangaka joue plutôt sur ces éléments pour rendre complexe ses protagonistes, à commencer par un Sanda perdu par sa propre nature, celle d’un adolescent dans la fleur de l’âge qui se retrouve parfois dans un corps d’adulte, à endosser un fardeau d’adulte. C’est sur la longueur qu’on pourra juger le récit et l’autrice vis-à-vis de ces idées, mais le rendu est, pour l’heure, passionnant.

Pour ces raisons, le tome 2 de ‘Sanda’ fait véritablement décoller le récit en plus de fourmiller d’idées intéressantes, certes parfois perturbantes, mais qui nourrissent l’envie de la mangaka de raconter un conte sur l’enfance à sa propre sauce. Il y a clairement de quoi avoir hâte de lire la suite !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

11.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs