Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 01 Mai 2013
Toshiki Yui n'est pas tout à fait un inconnu en France, puisqu'on lui doit déjà Kaori Paradise et Hot Tails, titres érotiques de début de carrière, ainsi que Kirara, Kagome Kagome et It, trois séries publiées il y a plusieurs années par Panini et qui n'avaient qu'un intérêt très limité (pour ne pas dire inexistant). Toujours populaire auprès d'une niche de fans, l'auteur revient enfin dans nos contrées grâce aux éditions Taifu avec Ruri Ruri, un titre bien plus trash que ses précédentes oeuvres.
Ruri Ruri, c'est l'histoire de Kururi et Rurino, lycéennes, soeurs jumelles, véritables bombes de surcroit... et, pour ne rien gâcher, très attirées par le sexe. De vrais fantasmes sur pattes, en somme. Kururi aime le sexe et ne s'en cache pas, elle a déjà connu de nombreuses expériences, jusqu'à des plans à quatre, et saute un peu sur tout ce qui bouge, y compris sur les mecs que convoite sa soeur, Rurino, un peu plus prude, mais ne disant jamais non non plus aux plaisirs de la chair.
Mais il faut dire que si les deux jeunes filles sont ainsi, c'est sans doute aussi parce qu'elles vivent avec des parents très libertins. Jugez vous-mêmes : Haruka, leur mère de 33 ans (oui oui, 33 ans), passe elle-même tout son temps à sauter sur tous les garçons qui lui plaisent sans leur demander leur avis, ce qui ne dérange pas les deux "papas" de la maisonnée, qui sont avec elle depuis toujours et ne sont jamais contre l'idée de la partager avec d'autres hommes pour plus de sensations. Libertinage, vous dit-on.
C'est sur ces bases que Toshiki Yui nous invite à suivre les différentes expériences sexuelles des jumelles et de leur mère, expériences souvent dépourvues de bonne morale, puisque le mangaka passe son temps à surfer sur une frontière très floue entre ce qui peut être moralement acceptable et ce qui est tout à fait contraire aux principes habituels. Vous verrez donc cette chère Rurino se faire prendre de force en double et y prendre du plaisir, avant que les deux superbes jeunes filles ne deviennent les esclaves sexuelles des garçons de leur lycée, tandis que de son côté, Haruka se fait un plaisir d'enchaîner le copains de classe de ses filles au point de se faire des plans à plusieurs avec ceux-ci et ses deux amants de toujours.
Rien que pour ce côté libertin très prononcé, les amateurs de choses pas très morales seront aux anges, et ils le seront encore plus (ou, au contraire, ils risquent de déchanter) en voyant que Toshiki Yui va toujours plus loin, puisque par exemple on constatera à de nombreuses reprises que la mère et les filles ne sont absolument pas gênées de baiser les unes aux côtés des autres en connaissance de cause. Mieux, l'auteur se lâche quand il s'agit de dévoiler les secrets d'une Haruka décidément très loin de l'habituelle notion de vertu : attirée par le sexe au point de s'offrir aux hommes depuis sa plus tendre jeunesse, ayant eu ses deux filles à un âge très peu élevé, s'étant ensuite lancée dans le cinéma porno et l'écriture de romans érotiques... Sa vie n'a toujours été qu'un immense jeu sexuel, et de ce côté-là elle fut bien remplie (sans mauvais jeu de mots... hum...). Reste que le point le plus évident de cette volonté de l'auteur de flirter avec l'immoral concerne le physique de Haruka, la jeune mère trentenaire ayant un physique jeune, très jeune, tellement jeune qu'on la prend souvent pour la petite soeur des jumelles plutôt que leur mère. On vous laisse donc imaginer ce que peut donner un tel physique lorsque Haruka se laisse aller aux gangbangs... Enfin, les dernières pages resteront un must dans la mémoire des esprits pervers amateurs d'immoralité, avec une frontière père/fille qui s'efface le temps d'un moment torride, avant que la vérité ne finisse pas se dévoiler histoire de s'arrêter au bon moment.
En fait, dans Ruri Ruri, Toshiki Yui n'a d'autre but que de flirter constamment sur cette absence de morale et de jouer de façon ambiguë sur la frontière de ce qui est proprement interdit, s'en sortant très souvent grâce à une jolie petite pirouette. Les amateurs de choses qui vont loin et les lecteurs appréciant les fantasmes plutôt interdits seront donc aux anges, d'autant qu'en plus de ça, l'auteur offre un travail visuel très abouti. Déjà, Yui offre un style aussi extrême que son propos, en n'épargnant rien à ses belles héroïnes autant qu'à l'oeil du lecteur, qui pourra apprécier un grand nombre de situations très différentes. La mise en scène, les situations et les partenaires se renouvellent constamment, les trois filles sont réellement jolies et expressives, le mangaka maîtrise leur corps et nous en fait profiter sous les meilleurs angles. Le découpage est clair, le trait est à la fois fin et pulpeux, c'est maîtrisé, on sent qu'il s'agit d'une oeuvre récente dans la carrière de l'auteur.
En somme, Ruri Ruri est, pour qui aime ce genre de hentai, une vraie réussite.