Ron Kamonohashi - Deranged Detective Vol.11 : Critiques

La croisière de la mort a permis de lever le voile sur l'affaire de la classe ensanglantée et sur l'identité de la taupe qui œuvre pour le clan Moriarty. Mais voilà que Ron est soumis à un odieux dilemme de la part de Mylo Moriarty : Pour sauver l'ensemble des passagers, il doit ôter la vie à Totomaru. Mais pourquoi un tel chantage ? Et existe-t-il un moyen de vaincre Mylo tout en ne faisant aucune victime ?

Avec ce onzième tome, c'est non seulement l'arc le plus dense de la série qui s'achève, mais aussi toute la première partie de Ron Kamonohashi : Deranged Detective. En débutant la lecture de cet arc au volume 9, on ne s'attendait certainement pas à l'ampleur que prendrait cette affaire ni au fait qu'elle mènerait à terme toute une part de l'intrigue. Car c'est bien ce qui se jouer lors de ce climax : La croisière de la mort devient le lieu d'un duel intense entre Ron et Mylo tandis que la quasi-totalité des enjeux plantés depuis le départ trouve une résolution cohérente. Akira Amano s'est parfois cassé les dents sur sa précédente série majeure, Reborn !, quand il s'agissait de boucler les arcs et résoudre les mystères sans trop précipiter les choses. Mais sur son manga policier, son écriture s'est grandement améliorée, si bien que cette fin de partie nous régale d'un bout à l'autre.

Alors, la mangaka ne lésine pas sur les rebondissements et l'adrénaline de ce climax afin d'offrir à ses lecteurs un moment d'intensité comme rarement on en a connu dans la série. Par les différentes oppositions et autres pièges tendus par Mylo, le tome prend davantage la forme d'un récit à suspense, via une confrontation assez mémorable, synonyme de quelques coups de théâtre. L'autrice parvient à y insuffler des éléments scénaristiques assez forts comme l'évolution du personnage de Ron, ses liants indéfectibles avec Totomaru, et donne même un sens nouveau à la lutte entre le protagoniste et le clan Moriarty. Bref, toutes les réponses attendues sont là et s'emboitent habilement dans une fin d'arc vraiment réussie. Le tout se fait parfois avec quelques rebondissements tirés par les cheveux ou par un rythme pas toujours pertinent, mais difficile de bouder son plaisir sur une telle fin de cycle.

Et si Ron Kamonohashi pouvait se conclure avec ce volume, Akira Amano rempile pour une seconde partie qui débute dès cet opus. Un nouvel arc qui redistribue les cartes pour le futur de l'œuvre et qui mène les personnages en dehors des frontières nippones, comme s'il y avait une volonté de la mangaka de renouveler son histoire et de la pousser plus loin. C'est en tout cas tout le bien qu'on espère à la série qui gagne en maîtrise au fil des volumes et nous propose ici son tome le plus marquant.