Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 26 Octobre 2022
En l'absence temporaire de Hatanaka, parti pour un stage de boxe, Maeda pourrait bien s'être trouvé un nouveau rival en la personne de Koheiji Nakata. Du moins, c'est ce que ce dernier pense, persuadé d'être l'égal de la terreur du lycée pour obtenir le cœur de Chiaki. Couard et loser, Nakata n'est pas au bout de ses peines...
De son côté, Maeda aura fort à faire avec l'apparition d'un adversaire d'un autre lycée, Shimabukuro, et Mafuyu, tortionnaire qui souhaite en finir avec la vie depuis le décès de son petit ami.
Masanori Morita continue d'explorer le quotidien de ce sacré Maeda en multipliant les péripéties comme les entrées en scène de personnages. Mais parce que Hatanaka s'impose comme l'autre personnage charismatique de Rokudenashi Blues, le mangaka a la bonne idée de l'exiler temporairement, laissant la place à d'autres histoires dans lesquelles seuls Maeda et ses deux compères auront la vedette.
Dans cette optique, la place de ce troisième opus est grandement consacré à Koheiji Nakata, archétype du raté qui veut se donner des airs de bad guy, mais dont chaque tentative finit en échec. Ponctuellement, les récits de cet opus reviennent sur l'individu, sorte de comic-relief au départ qui finit pourtant par gagner en consistance au fil de ses interventions qui se veulent à chaque fois un peu plus sérieuses. Il en résulte un personnage plus nuancé, preuve que l'auteur ne reste pas sur ses figures caricaturales et cherche à explorer son petit univers furyo avec de la densité.
Dans cet ordre d'idée, toute l'histoire centrée sur Chifuyu a aussi de quoi nous interpeler. Livrant une intrigue plus dramatique sur fond de conflit entre lycées, l'épisode est sans doute le plus happant de l'ouvrage, par son ambiance et ses enjeux comme par le côté chevaleresque d'un maeda toujours plus imposant aux yeux du lecteur.
Au final, Morita parvient à habilement renouveler son œuvre, pourtant composée d'une succession d'histoires autour de Maeda, ses relations et ses rivaux. Une formule simple que l'artiste parvient à manier d'une main de maître par sa capacité à se renouveler et à approfondir des figures simples au départ, en jouant avec ses ambiances avec une réelle maîtrise. Ce troisième tome émeut comme il fait rire, et on peut compter sur le sens de la narration de l'auteur dans cette dernière optique. Car c'est toujours par les expressions grotesques des personnages comme par le sens du découpage et de la mise en scène que le titre arrive à ses fins en terme de comique. Bref, on ne se lasse aucunement de Rokudenashi Blues, chaque tome étant addictif et nous emportant aux côtés d'un Maeda qu'on à hâte de retrouver à chaque fin de lecture.