Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 02 Avril 2025
Le quatrième Roi céleste entre en scène. Peu après le combat qui a opposé Maeda à Yakushiji, Kasai du lycée Seidôkan se met en route pour vaincre un à un les trois autres détenteurs du titre. Après s’être débarrassé d’Onizuka, il jette son dévolu sur Yakushiji tandis que ses sbires partent débusquer Maeda. Mais face à la détresse de Chiaki qui ne supporte plus de le voir se battre, il ne peut rester indifférent…
Il ne manquait plus qu’un seul des quatre Rois célestes pour achever le portrait, et voilà que Masanori Morita entame cette rencontre décisive dans ce seizième volume ! Et puisque Rokudenashi Blues a déjà abordé plusieurs rendez-vous musclés entre lycées, on pouvait éventuellement redouter une sorte de redondance. Fort heureusement, l’auteur évite ces pièges pour nous livrer un opus prenant de bout en bout.
Avec l’entrée en scène de Kasai en tant que dernier des quatre rois, la question de sa puissance se posait. Car cette simple donnée pouvait jouer dans la balance du manque de renouveau, aussi on apprécie que l’adversaire soit suffisamment coriace pour devenir une menace plus importante encore qu’Onizuka et Yakushiji. Maeda fait donc face à un adversaire plus balèze que les précédents, un cheminement classique, mais qui apporte de vraies surprises et évolutions en toute fin de volume, quitte à aborder un zeste d’ambiance dramatique. Là est toute la réussite de l’ouvrage : L’éventuel combat de Maeda est lui-même une sorte de questionnement tant l’entièreté du tome interroge les élèves de Teiken de l’importance du combat. Au lieu de jouer les têtes brûlées, Maeda et les siens s’interrogent, ce qui suffit à donner une consistance un peu particulière à l’ensemble des événements.
C’est aussi pour ces raisons que les combats, quand ils ont lieu, gagnent en intérêt, d’autant plus que Morita profite de cette nouvelle confrontation pour faire intervenir quelques outsiders tels que Shimabukuro. Et dans ce cheminement, la présence de Chiaki pèse aussi lourd dans la balance. Derrière sa facette d’adolescente émue aux larmes et amoureuse se cache une sorte de catalyseur, celle qui va vraiment pousser Maeda à possiblement se remettre en question. Alors, quand les coups pleuvent (car on se doute que les bastons ne seront pas éternellement évitables), on apprécie le semblant d’opposition entre les deux tourtereaux, l’esprit purement pacifique de Chiaki face à l’adrénaline d’un Maeda qui ne peut laisser les siens être pris pour des punching-balls sans agir en retour. Un développement à la fois sensible et censé qui apporte une jolie profondeur à ce tome, sans compter sa conclusion qui pourrait bien jouer dans une possible évolution du champion de Teiken.
Un début de conflit avec Seidôkan que l’on sent donc plus ambitieux que de coutume, ne serait-ce pour ses enjeux lourds de sens, la robustesse du groupe ennemi du moment et leur nature profondément antagoniste avec celle des élèves de Teiken. Alors, difficile de ne pas avoir hâte d’ouvrir le 17e tome en achevant celui-ci !