Rokudenashi Blues Vol.6 : Critiques

Le voyage scolaire dans le Kansai prend une drôle de tournure quand Taison fait un saut par chez lui, et que le dilemme de la succession au temple se pose. Ni lui et ni ses frères ne veulent hériter de cette tâche. C’est alors qu’un autre problème entre en jeu : Tatsuyoshi, terreur du lycée Kyokutô, s’en prend à Yôkô. Maeda ne peut évidemment pas rester sans réagir…

Le très bon et dense arc du voyage au Kansai s’achève dans ce sixième opus de la nouvelle édition de Rokudenashi Blues, ce en proposant deux successions d’événements, alternant bagarre et comédie sentimentale. Car dans le manga phare de Masanori Morita, les gaillards sont bagarreurs, mais ont grand cœur. Aussi, ce sont deux enjeux clés de la série que l’auteur vient boucler en ces pages, plus ou moins.

La première étape est du côté de la famille Maeda. Par le problème de la succession au temple, c’est un combat contre un caïd local qui s’enclenche, un souci qui se règlera par la force des poings et par de la bravoure. Et de nouveau, tous les ingrédients forts de la série sont présents dans cette séquence : Les affrontements entre voyous profitent de rebondissements marqués par les honneurs de la famille Maeda, sur un rythme délicieux car ponctué de gags qui font toujours mouche, par la narration et par la traduction de Pascale Simon.

Mais le voyage scolaire ne s’achève vraiment que par une rencontre, celle avec le premier amour de Taison. Un moyen de s’intéresser davantage à la direction romcom du récit, et par conséquent de faire avancer les choses entre le protagoniste et Chiaki. Par cette écriture plus solennelle, pleine de bonnes valeurs, tout n’est que justesse : Morita ne précipité jamais trop les choses, mais rend ses différents couples plus touchants que jamais. Le segment se conclut par l’épilogue de tout le voyage, qui canalise en quelques pages tous les achèvements de cet arc, le plus long de la série pour l’heure, et qui aura fait mouche du début à la fin. Pour l’heure, ce début d’opus figure parmi les moments les plus marquants de l’œuvre, assurément !

Mais ce n’est pas par le climax du voyage dans le Kansai que ce tome s’achève. Le retour à la normale a lieu, mais ne se fait pas par un retour à la routine. Redynamisant son récit, le mangaka intègre quelques nouveaux personnages qui feront office d’entremetteurs. Là où nombreux sont ceux qui se sont pliés au charisme de Maeda, les choses sont un poil différentes cette fois, intégrant de nouveaux déboires et quelques enjeux à résoudre, tout en tenant compte des évolutions survenues lors du voyage scolaire. Un développement très habile du manga et de son schéma narratif, ce qui permet de comprendre la durée de l’œuvre, et son succès sur le long terme !