Roi des ronces - Edition Couleurs Vol.1 : Critiques

Depuis quelques années, un terrible virus du nom de Medusa sévit sur le monde. Les victimes de la maladie, de plus en plus nombreuses, sont atteinte d'une calcification des cellules entrainant en six semaines une mort certaine par fossilisation. Le richissime Sir Henry Abstein décide alors de lancer un projet pour lutter contre la maladie, en créant un centre de cryogénisation au sein de son manoir. 160 élus pourront s'y reposer dans un sommeil profond, jusqu'à être réveillés si un traitement est découvert. La jeune Kasumi fait partie des personnes sélectionnées, devant se séparer au passage de sa sœur jumelle. Alors qu'ils sont placés en état de sommeil, les patients finissent enfin par se réveiller... Mais les lieux ont particulièrement changé, envahi par d'immenses ronces. Que s'est-il passé ? Combien de temps a duré la léthargie ?

Ce synopsis de départ tourne vite vers une toute autre ambiance, lorsque les quelques rescapés découvrent diverses présences menaçantes, aux allures de dinosaures ! Un groupe de survivants se forme alors très vite, pour essayer de s'en sortir dans ce monde hostile et de découvrir des réponses, tandis qu'ils sont toujours rongés par la maladie. Ainsi, nous plongeons dans une aventure angoissante et dangereuse, doublée d'une course contre la montre pour nos pauvres héros. Ce premier volume ne nous laissera pas de temps morts, juste le temps de bien comprendre les bases, avant de nous laisser aussi perdus que ses protagonistes.

Le groupe qui se forme ici est assez hétéroclite, mais l'on y retrouve surtout quelques stéréotypes : la jeune fille peu sure d'elle, le meneur aux allures de brutes, un vieux bougon, un génie à lunettes,... et on se doute rapidement que certains n'ont pas encore tout dévoilé. L'histoire se concentre pour l'instant sur cette prise de contact, et sur le personnage de Kasumi au travers de quelques brefs flashbacks. L'accent est avant tout mis sur l'action, et sur leur avancée dans cet univers hostile. Pari gagnant : la lecture se veut intense, et les questions en suspens savent capter toute notre attention.

Manga de Yuji Iwahara (Nekoten, le Monde de Misaki) disposant depuis peu d'une adaptation en film d'animation, le Roi des Ronces est d'abord apparu en France sous forme de la présente version en couleurs. En effet, le graphisme atypique du manga joue sur les contrastes et se veut totalement dépourvu de trames. L'éditeur Soleil a donc opté pour un procédé très rare (réservé jusque là à quelques exceptions comme Akira) en lui offrant sa propre colorisation, sans doute afin d'attirer au passage le public franco-belge. Cette édition compterait au final 8 tomes du fait d'une pagination modifiée (comptez trois quart d'un volume d'origine pour un en couleurs). Munie d'un papier glacé aux effets brillants, cette version opte pour une palette de couleurs un peu ternes, dénaturant quelque peu le sentiment d'oppression de la série. Cependant, devant le tiède succès de cette édition, Soleil a ensuite présentée la version originale qui est depuis arrivé à son terme. La conclusion en couleur se fait quant à elle toujours attendre.

Au final, on conseillera donc l'édition normale, moins onéreuse, conservant d'avantage l'esprit de l'auteur, et qui a l'avantage non négligeable d'être terminée ! Néanmoins, saluons tout de même cette initiative peu répandue et osée, et à l'édition impeccable même si l'on peut critiquer certains choix de tons. Il reste à présenter à espérer que cette version trouve un jour une conclusion à son tour....