Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 22 Novembre 2018

L'un des petits problèmes du manga Rinne, surtout depuis quelques tomes, vient du fait que Rumiko Takahashi a tendance à offrir beaucoup de récits ne tenant qu'en un chapitre où elle n'exploite pas à fond ses idées. Avec ce 24e volume, la mangaka semble vouloir changer un petit peu la donne en proposant deux récits un peu plus longs, faisant 3 chapitres chacun ! Cela lui permet d'aller légèrement plus loin dans l'exploitation de ses idées, même si ce n'est toujours pas un modèle d'inventivité.


Dans la première des deux, qui ouvre le tome, c'est une nouvelle fois la boule de vision de Mademoiselle Anette qui est au coeur des problèmes. Takahashi tend à surexploiter Anette et sa boule depuis l'apparition de ce personnage, mais ici il y a un peu de neuf avec le démon Masato qui vole le précieux objet pour en faire un outil maléfique ! Anette, Rinne et Sakura vont donc devoir partir à la poursuite de Masato pour déjouer ses projets et récupérer l'orbe, pour un résultat qui a le mérite d'être assez mouvementée, avec pas mal de petits gags assez typiques de la série et une petite mise en avant du côté très bordélique d'Anette. Pas déplaisant, en somme.


Un peu plus tard, l'autre histoire longue arrive, et elle met en avant Sakura qui se retrouve avec une faux particulière dans les mains, et dont elle ne pourra se débarrasser qu'après avoir exorcisé 7 esprits ! Mais entre Sabato qui aimerait s'emparer de la faux pour la vendre, Renge qui cherche à exorciser avant Sakura un puissant renard noir pour toucher la récompense, et Tamako qui observe tout ça, la tâche va être encore plus compliquée que prévu. L'idée de mettre Sakura dans une telle posture est excellente: elle qui n'est pourtant pas une shinigami, elle va devoir apprendre à faucher les âmes, avec l'aide de Rinne en "professeur". Ça donne bien quelques bons petits moments au détour de certaines cases où Sakura conserve son caractère doux et calme malgré sa mission et où Rinne veille sur elle à sa manière, mais malgré la durée de 3 chapitres on a le sentiment que Takahashi ne fait finalement pas grand-chose de cette idée qui aurait pu apporter plus. La mangaka préfère finalement surtout faire dans son humour habituel, avec crêpage de chignons entre personnages (Rinne, Sabato, Renge) qui certes peut toujours être rigolo, mais qui ne se renouvelle pas.


Pour compléter, 4 histoires d'un chapitre chacune sont aussi au programme, avec du bon et du mois bon. On regrettera par exemple que l'affaire de la pousse de bambou arc-en-ciel se résume elle aussi surtout aux confrontations loufoques entre personnages alors que l'idée est bonne, aurait pu être plus longue et aurait pu être plus riche en rebondissements, même si on y appréciera assez l'absurdité résidant dans les actes de la pousse elle-même. Les trois autres chapitres proposent des petites histoires d'exorcisme très classiques de la série: sans réelle surprise, mais avec quelques petits gags grotesques, absurdes ou idiots pouvant faire sourire.


Malgré les deux histoires un peu plus longues, la routine reste donc le maître mot de Rinne. La série reste quand même sympathique à suivre dans l'ensemble, mais Rumiko Takahashi, trop facile, tarde à faire vraiment redécoller son imagination pourtant toujours là.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction