Reversible Man Vol.3 - Actualité manga
Reversible Man Vol.3 - Manga

Reversible Man Vol.3 : Critiques

Reversible man

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Mars 2015

Derrière les disparitions de criminels sexuels se cachait la procureure Marie Kajii, une retournée qui, dans sa vision toute personnelle de la justice, exerçait ses sentences dans la torture et la violence. Désormais démasquée, elle fait face à la dernière personne qu'elle estime devoir faire disparaître : sa propre fille, Ayaka, qui a décidé de garder son bébé. Mais pour en arriver à de telles extrémités, à de tels troubles psychologiques qui l'ont amenée à se retourner, qu'a donc vécu de si terrible Marie Kajii ? L'heure de le découvrir est venue, et tout commence en 1995 par une séquestration de 20 jours, faite de nombreuses tortures et de viols par une centaine de jeunes...


De 1995 à nos jours, D. Nakatani retrace dans ce volume l'ensemble du parcours chaotique de la jeune femme. Une fois de plus, il n'épargne absolument rien, et ce dès le début du volume, qui nous fait vivre de l'intérieur l'horreur de la séquestration qu'a vécue Kajii à l'époque où elle était étudiante. Viols répétés en groupe, sac sur la tête, brûlures de cigarettes sur tout le corps, organes génitaux déformés et ensanglantés... Les visuels sont atroces, les descriptions de ce qui ne peut être vu le sont encore plus, et il paraît impossible de ne pas être horrifié et dégoûté par ce que propose l'auteur, un étalage des pires horreurs dont est capable l'homme.


Dès lors, on commence à mieux comprendre la haine viscérale de la jeune femme envers les criminels sexuels. Et l'on finit de cerner ce qui l'a poussée à se retourner en découvrant les méfaits d'une mère qui ne l'a jamais soutenue comme elle aurait dû le faire. Constamment oppressée moralement par une mère castratrice obsédée par la lignée d'avocats de sa famille, la jeune Marie Kajii a été totalement lobotomisée par une certaine vision de la justice, mais le drame qu'elle vient de vivre la contraint à remettre en cause ce en quoi elle a été obligée de croire. Limites de la loi sur les mineurs délinquants, droits des victimes... A travers un terrible et immersif portrait de son évolution psychologique, D. Nakatani offre un portrait de Kajii aussi brutal que juste, où la notion de justice bascule complètement.


Ce sont là les premiers pas de la vengeance justicière de la Kajii retournée. Une vengeance qui durera plus d'une quinzaine d'années, et dont nous suivrons les grandes étapes dans le reste du volume : la naissance dans d'horribles circonstances d'Ayaka, la folie puis les regrets de la mère de Marie... Au fil de ses meurtres, Kajii se retrouve bientôt secondée par un étrange homme, trapu et au crâne défiguré, adepte des pires tortures possible.


"L'agonie est une sorte de feuilleton qui s'achève avec la mort. Chacun de ses épisodes doit être construit intelligemment... Avant de trancher les bras, ampute les doigts. Mais avant d'amputer les doigts, arrache les ongles..."


Cette citation représente bien la mentalité du dénommé Yotsuya, qui va tout offrir à Kajii pendant 10 ans... mais dans quel but ? Nous le découvrirons en toute fin de volume, l'auteur en profitant pour dépeindre une autre vision chaotique de la relation parent-enfant. Entre les deux, le parcours de Kajii et de Yotsuya est ponctué de scènes de torture plus horribles que dans aucun autre volume de la série. Plus d'une fois, cela pourra paraître gratuit pour quiconque n'est pas amateur de ce type de récit, mais Nakatani en profite pour accentuer toujours plus l'horreur de son univers, où de nouvelles limites semblent sans cesse franchies.


On reste donc horrifié par ce qu'on lit, par le destin de Marie Kajii, tandis que se dessine une vision extrêmement sombre de notre monde (les limites de la justice, les liens de parenté bafoués, les médias qui se contentent de relayer les grands événements... et, bien sûr, les pires affres humains). Tout cet étalage d'horreurs n'empêche pas l'auteur rendre son récit cohérent par rapport aux événements du tome 2, et d'offrir d'intéressants points de liaison avec la trame principale qui s'est dessinée autour de Roku et Hachi( qui sont quasiment absent du tome).


Il ne reste plus qu'à attendre très patiemment la suite de la série (puisque la série, contrairement à ce qui avait été annoncé au départ, fera finalement plus de 3 volumes). En attendant. D. Nakatani nous offre ici l'une des lectures les plus éprouvantes qu'il nous ait été donné d'avoir, et il fait ça à merveille.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs