Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 07 Mai 2024
Non seulement la haine imposée par Gyokumen exerce son influence néfaste sur Senzo, mais en plus le diabolique antagoniste de la série est désormais épaulé par Funazuki et Shizukaze, qui sont malheureusement tombés sous l'influence de ses miasmes et attaquent quiconque s'oppose à eux, y compris leurs propres collègues qu'ils ne reconnaissent plus. Face à cette situation critique, Manpachi et ses nombreux compagnons vont devoir tout donner, à la fois pour sauver leurs trois précieux camarades et pour empêcher le prie d'arriver. mais seront-ils à la hauteur ?
Nous y voici: le dernier volume de la très jolie série de Mi Tagawa, dans lequel l'autrice nous réserve fort logiquement une riche bataille final contre le si craint et redouté Gyokumen. Cette bataille, la mangaka sait la rendre à la fois suffisamment intense et très claire, non seulement via son dessin toujours aussi léché, mais aussi au travers de quelques rebondissements et suspenses bien présents, à l'image de certains possibles sacrifices qui tiendront en haleine autant un jeune public qu'un lectorat plus averti. Mais si cette dernière ligne droite s'avère satisfaisante, c'est avant tout pour certains autres éléments.
Tout d'abord, la volonté de l'autrice d'offrir une place, un rôle, à chacun des personnages ayant considérablement animé son récit à un moment ou à un autre: Gomaru, Mikumo, Tachibana, Chiaki, Hagiri... sont tous là pour se frotter à la menace, et il en ressort même encore certaines chouettes relations (notamment celle liant le possédé Funa à Chiaki et Hagiri). Mais forcément, on retiendra plus encore la place toute particulière des deux plus proches compagnons de Senzo: Koyuki et Manpachi. Koyuki ne manque pas de toucher en affirmant que ses sentiments ont évolué depuis qu'elle est devenue la tutrice de Senzo. Quant au petit tanuki, dont la volonté et les bonnes bouilles sont toujours aussi communicatives, il nous emporte pleinement dans sa détermination à sauver celui en qui il tient tant, en essayant de bien lui faire comprendre que désormais il est aimé et n'est plus seul.
Ensuite, le travail effectué sur Senzo, justement, car c'est aussi lui qui devra se battre à sa manière, montrer la force de son lien avec les autres pour s'extirper de l'influence de Gyokumen, faire face à ses faiblesses, surmonter ses fantômes du passé pour réaliser à quel point il a désormais une famille qui a confiance en lui et sur qui lui aussi peut compter.
Et enfin, l'épilogue de l'oeuvre, qui s'avère suffisamment long et poignant dans ce qu'il dégage, en laissant soigneusement le temps de dire au revoir à ces attachants personnages animaliers, dans une ambiance assez tendre et émouvante.
Tout ceci contribue à faire de ce tome final une jolie réussite, et à confirmer toutes les qualités de l'oeuvre de Mi Tagawa. Satisfaisante d'un bout à l'autre, Le Renard et le Petit Tanuki se révèle être une très belle fable animalière, susceptible de plaire à tous les publics !