Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 23 Avril 2025
Sorti en France aux éditions Hot Manga en février dernier, le hentai La rémanence des perles est la toute première publication française de Clone Ningen, un auteur qui est assez prolifique exclusivement dans le manga X depuis la première moitié des années 2000 et qui, au fil du temps, a acquis une certaine niche de fans, généralement grâce à des récits faisant volontiers dans l'immoralité, celui-ci étant notamment adepte d'adultères, d'inceste, de viols et de milfs pour vous donner un rapide aperçu du bonhomme. Et justement, toutes ces cases sont cochées avec l'ouvrage ici présent, qui a pour titre original "Shinjuirou no Zanzou" , et qui est sorti au Japon en 2017 chez l'éditeur Core Magazine après une prépublication des chapitres dans le magazine Comic Megastore.
Occupant près de 180 pages sur un total de sept chapitres auxquels il faut ajouter un court prologue entièrement en couleurs, l'histoire principale de cet ouvrage nous immisce auprès de Momoko, une mère de famille aussi belle que pure: elle a toujours profondément aimé son mari, sa fille adorée Hitomi va bientôt se marier avec son fiancée Yusuke... Mais ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que sa petite vie de famille idéale va totalement déraper lors d'un voyage à quatre où Yusuke va révéler sa vraie nature: tombé sous le charme de sa belle-mère dès leur première rencontre, il a depuis nourri un désir toujours plus fort à son égard, et finit par feindre d'être ivre pour la violer. mais ce qui aurait pu n'être qu'un incident va se répéter, Yusuke en voulant toujours plus et se montrant même cruel par certains aspects en cherchant à rabaisser Momoko pour mieux la faire sienne. Et Momoko a beau résister et menacer de tout dire au départ, elle se laisse finalement faire, par crainte de briser sa famille... mais aussi, peut-être, par envie d'aller elle-même plus loin avec ce beau-fils qui, dans le fond, ne l'a sans doute jamais laissée insensible.
Qu'on se le dise, on nage donc ici dans un récit de NTR tout ce qu'il y a de plus classique et dont le déroulement est dans l'ensemble assez convenu... quitte à ce que l'auteur tombe dans certains écueils pour faire sombrer au plus vite Momoko dans une luxure toujours plus prononcée. Ainsi, même si la dénommée Rika est ravissante, il faut bien avouer que la scène en barque avec les deux étudiants est balancée comme un cheveu sur la soupe. De même, impossible de croire à la réaction finale de Hitomi dans la dernière ligne droite de l'oeuvre. Egalement, une part de frustration pourra naître de cette histoire où, malgré le concept de départ et le goût prononcé de l'auteur pour l'immoralité, les choses ne vont finalement pas si loin que ça: rien avec le mari de Momoko qui est totalement transparent, rien non plus avec la pétillante Hitomi à qui un charme indéniable a pourtant été donné, pas assez de choses avec les deux étudiants... En somme, Clone Ningen semble souvent passer à côté d'un petit paquet de possibilités.
Néanmoins, dans les situations immorales en elles-mêmes, le mangaka se fait pourtant généralement plaisir, à l'image du plan avec les étudiants à peine rencontrés, des séquences dans une barque ou dans la grande roue, ou encore de la sodomie finale sous les yeux d'une spectatrice toute particulière. Simplement, dans leur finalité toutes ces scènes restent très convenues pour un hentai de ce type.
Convenu, c'est un mot qui pourrait aussi coller au travail graphique du mangaka où, généralement, ses cadrages, angles de vue et positions lors des scènes de sexe restent sans grande imagination. Quant à la question des designs, il faudra surtout aimer les corps bien en chair et les formes exagérées que Clone Ningen se fait un plaisir d'encore accentuer lors de certaines séquences, en particulier dans la représentation des énormes seins et tétons de Momoko. A part ça, on pourra éventuellement regretter des expressions faciales souvent un peu froides et statiques, même si dans un sens certains trouveront peut-être que ça colle bien à l'atmosphère du récit.
Ajoutons à ça, en fin de tome, une histoire courte de 24 pages jouant sur le même créneau d'adultère, de milf et de faux-inceste (sauf que cette fois on n'a pas un beau-fils mais un fils adoptif) et avec le même classicisme, et on obtient un ouvrage qui plaira surtout aux fans purs et durs de ce genre de hentai, les autres pouvant sûrement passer leur chemin.
Enfin, côté édition, si l'on excepte quelques moirages dans l'impression, le reste est convaincant: présence de quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, papier épais et assez opaque, traduction efficace d'Yves Bohmler, lettrage assez soigné de la part de Florian Morala... Enfin, soulignons que cet album, à l'instar des autres nouveautés de février 2025 de Hot Manga, marque l'arrivée d'une petite nouveauté appréciable, à savoir la présence de quelques mots-clés en quatrième de couverture afin de cerner en un coup d'oeil les principale thématiques de l'ouvrage.