Reine d'Egypte Vol.9 - Manga

Reine d'Egypte Vol.9 : Critiques

Aoi Horus no Hitomi - Dansou no Joou no Monogatari

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Avril 2022

Dans son règne, la reine Hatchepsout a fait profiter de ses valeurs à l'Egypte, mais a aussi connu son lot de drames. Parmi eux, la mort de sa fille, la princesse Néférouré. Depuis, les années ont passé et Djehouty se rapproche du moment où il pourra prendre le pouvoir à son tour. Ce dernier fait même une rencontre qui changera son destin, celle de Meryet, cette jeune fille qui rêverait d'épouser Hatchepsout. Las de la superficialité des célébrations, le futur roi trouve en la demoiselle une audace tant celle-ci rejette, à sa manière, certains aspects de la société.
Le temps passe, de la reine vieillit, tandis que la vérité quant à la mort de sa fille est sur le point de surgir...

Voilà un peu plus de cinq années que Reine d'Egypte, fiction historique de Chie Inudoh, fut lancée chez nous. Ce démarrage fut célébré comme il se doit par les éditions Ki-oon, notamment avec la venue de l'autrice au salon du livre de Paris. Alors, tenir en main le volume concluant cette histoire procure forcément un petit quelque chose, tant il est temps de faire nos adieux à la reine Hatchepsout dépeinte sous le trait de la mangaka, et par conséquent apprécier les derniers moments de son règne.

Et parce que l'histoire de l'une des premières femmes pharaon d'Egypte demeure floue tant bon nombre de découvertes à son sujet sembler demeurer récentes, Chie Inudoh a le loisir de narrer la fin de l'histoire de cette reine à sa façon. Dans un neuvième tome assez dense, elle boucle ainsi les dernières intrigues restantes, avec en tête le mystère de la mort de Néférouré, et le chemin qui mènera Djehouty au trône. Un beau programme donc, que la mangaka parvient à mener à terme comme il se doit, certes avec une toute petite facilité concernant l'une de ces pistes résolue avec une belle coïncidence, mais qui n'enlève en rien la force des événements ni l'habilité du titre à se conclure. Ainsi, l'épilogue se paie même le luxe d'introduire dans ce récit des raisons qui mèneront l'Histoire à oublier, pendant longtemps, le nom de Hatchepsout. C'est plutôt bien trouvé, et assez convaincant dans la manière qu'a le récit à narrer cette conclusion, finalement douce amère.

Car malgré ça, c'est un dernier opus chaleureux sur bien des points qui nous est proposé. Les moments émotionnellement forts ne manquent pas, et on pense forcément aux révélations sur le décès de Néférouré ou comment le règne de Hatchepsout finira oublié, mais l'autrice a eu le flair de conclure l'histoire entre la reine et son fils avec douceur, de même pour le règne de la femme pharaon qui s'achève avec une certaine poésie, avec un zeste de surréalisme sur un certain point peu dérangeant tant celui-ci ne fait que répondre à la force des croyances, particulièrement puissante à l'époque.

Ce dernier tome n'est donc pas seulement celui du déclin de Hatchepsout, mais aussi celui de l'éveil de Djehouty en tant que pharaon. Le personne avait déjà profité d'une évolution pertinente, et voilà que la conclusion en fait un personnage résolument fort et humain, dont l'union avec Meryet a du sens. Et dans son entreprise de bien conclure l'histoire de cette dynastie, Chie Inudoh va même jusqu'à narrer la descendance de ce nouveau roi, avec certains échos au passé qui font sens et bouclent habilement le récit, tout en amenant une autre part de justification des traces effacées de l'existence d'une femme pharaon.

Reine d'Egypte aura été un récit passionnant jusqu'au bout, un cocktail habile entre points de réalité historique et romance dramatique au cœur de l'Egypte ancienne, qui n'aura jamais faibli du début à la fin. Alors, cette conclusion belle, amère par instant mais profondément humaine, achève l'intrigue comme il se doit. Après une telle série, on espère forcément revoir Chie Inudoh revenir dans une autre œuvre, et si possible au sein du magazine Harta qui regorge de pépites.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction