Regatta Vol.1 : Critiques

La première chose qui frappe quand on ouvre un Hidenori HARA, c'est le style particulièrement reconnaissable, au même titre qu'un Adachi. On se sent d'abord repoussé: gros yeux enfoncés, visages très anguleux, grandes bouches... Et pourtant, se détourner à ce moment là serait une erreur: en insistant un peu on voit apparaître un dessin dynamique, des personnages aux expressions faciales travaillés, des « gueules », chaque protagoniste étant parfaitement identifiable. Mais Hara ne s'arrête pas là : la mise en page se révèle très efficace, aucune page ne se ressemble, aucune case ne se ressemble, ajouté à un traitement des onomatopées propre à l'auteur, des « bulles dans la bulle ». Le tout contribue à créer un lecture limpide, agréable, un plaisir supplémentaire pour les yeux.

Un trio -deux garçons, une fille- et un sport. Les deux garçons en pincent pour la fille, l'un des deux meurt. Ca vous rappelle quelque chose? S'il y a effectivement des points communs avec Touch de Mitsuru ADACHI, ça s'arrête là. Nous ne sommes plus au lycée mais à l'université, les personnages ne jouent pas non plus les « vierges effarouchées ». Le sport : l'aviron!? Le manga peut aborder tous les sujets, en voici encore une fois la preuve. Si ce sport peu connu, pas vraiment glamour, pourrait rebuter, ce ne sera en fait pas plus le cas que la natation dans Rough ou le Baseball pour Touch.

Dans ce premier tome, Hara installe son histoire, présente les personnages, la situation. Peut-être un peu trop longtemps, ce premier volume, parfois contemplatif, fait la part belle aux sentiments -sans pour autant sombrer dans la mièvrerie-, et relègue le vrai début de l'histoire aux dernières pages.

Une bonne série mais qui part avec des handicaps : le dessin, pour qui n'est amateur que de lignes claires, et un sport peu vendeur. Cependant la mise en scène, le découpage dynamique rendent la lecture de ce titre plus qu'agréable. Les personnages sont charismatiques, attachants. La relation entre les deux « survivants » du trio est intrigante. Tout ceci contribue au fait qu'on en veut plus. Vivement la suite! Et n'oublions pas de saluer le travail honorable de l'éditeur français.