Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 14 Avril 2025
L'innocente petite Nagisa le sent bien: son frère n'est pas son frère. Minato n'est plus comme avant et ça l'inquiète naturellement, si bien qu'elle finit par se confier à Futaba. Or, la lycéenne commence elle-même à avoir des doutes sans pouvoir se l'expliquer, surtout depuis qu'elle a découvert une sinistre vidéo de meurtre sur le soi-disant nouveau téléphone de Minato. Pendant ce temps, Kuromatsu, toujours dans le corps de Minato, tente de remonter la piste de l'argent tout en continuant de jouer son rôle de petit garçon, notamment à l'école où il semble découvrir pour la première fois le concept d'amitié, sans pour autant ressentir quoi que ce soit face à ça. Quant à Minato, toujours coincé dans le corps de Kuromatsu, il tente de faire profil bas, par exemple en empruntant le nom de Jôgasaki, mais ses pas jusqu'au sanctuaire pour voir Sucrou finissent par lui faire recroiser la route de sa précieuse petite soeur, à qui il fait une surprenante proposition sans dévoiler son identité: partir à la recherche de sa mère...
Nous voici déjà à l'avant-dernier volume de Reflection, petit thriller fantastique jusque-là assez prenant, sans doute pas parmi les plus maîtrisés de Kei Sanbe, mais continuant de faire malgré tout très bien le boulot grâce à l'expérience de l'auteur dans le genre. Ici, le mangaka se contente principalement de faire avancer à petites doses chacun de ses axes, à travers les avancées respectives de chaque "camp", et cela aboutit principalement sur des interrogations de plus en plus persistantes sur un aspect du scénario en particulier: les mystères autour de la famille Myôjin et, surtout, du lien qu'a l'ambivalent et inquiétant inspecteur Tsubaki avec celle-ci. A travers les agissements de chacun des personnages principaux du récit, que ce soit cet inspecteur, Minato, Futaba ou Kuromatsu, les interrogations là-dessus s'accentuent: Pourquoi Tsubaki semble-t-il attaché aux Myôjin avec une certaine sincérité, au point de dire lui-même qu'il s'agit de son point faible ? Qu'est-il arrivé au défunt père de Minato et de Nagisa autrefois ? Cette situation pourrait-elle finir par expliquer aussi les nombreuses absences de la mère des deux enfants, celle-ci ayant même fini par leur dire adieu dans le tome juste avant l'échange de corps ?
Bref, les questions restent assez nombreuses et prenantes, et on espère que Kei Sanbe saura tout conclure comme il se doit dans le cinquième tome qui, pour rappel, sera déjà le dernier. A part ça, retenons aussi que même si l'auteur fait un peu dans la simplicité sur certains points (étonnamment Minato dans le corps de Kuromatsu n'a pas trop de problèmes à circuler sans se camoufler plus que ça, alors qu'il est toujours recherché), il parvient également à toucher par certains aspects, ne serait-ce que le fort lien frère/soeur unissant Minato et Nagisa envers et contre tout.