Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 07 Novembre 2018
Annoncé lors de la Japan Expo, Real Girl, classé dans la catégorie Shojo Addict et plus particulièrement dans la collection Cherry Blush chez Pika risque de séduire un maximum de personnes ! Nanami Mao connue pour l'anime de cette série qui s'est déroulée cette année d'avril à juin nous parle de la conquête d'un otaku insensible. Dénonçant avec subtilité le thème du harcèlement scolaire, l'éditeur vise juste avec ce titre qui est prévu pour toucher les adolescentes.
Tsutsui, un otaku dans l'âme passe son temps sur les jeux vidéos (normal puisque c'est sa nature) et possède une très grande liste d'amis... Enfin ça c'est la virtuelle, car la réalité est tout autre. Étant asocial, son seul ami est aussi un otaku, et on l'air bien dans leur bulle, quand ils ne se font pas persécuter bien entendu. Parlant d'animes, mangas et jeux vidéos, on peut dire qu'ils sont largement occupés de leur journée.
Tellement pris que Tsutsui arrive un matin en retard, le même matin qu'Iroha. Résultat : ils sont collés ensemble et doivent nettoyer la piscine de l'école. Un calvaire pour Tsutsui qui doit se coltiner sa camarade connue au bahut pour être la fille la plus dévergondée. Selon les rumeurs, elle n'a aucune amie de la gent féminine et chaque jour elle serait en couple avec un nouveau garçon.
Problème, Iroha jette son dévolu sur « Tsutsun ». Il va donc vivre les pires supplices de sa vie précédemment tranquille, mais les événements risquent de changer la donne.
Ici le scénario se divise en deux grandes parties, celle où les bases se posent avec une présentation globale des protagonistes. Ceci durera assez longtemps, car croyant être sorti de cette introduction, on retombe dedans dès lors de l'apparition de nouveaux entrants. Tsutsui réclame sa paix d'avant alors que la bimbo commence doucement à entrer dans sa vie.
La deuxième partie se lance dès lors d'un tournant décisif, celui qui va bouleverser le cours du quotidien de Tsutsui. En plus de ça, on reste coincé sur Iroha qui fait beaucoup parler d'elle. Alors que Tsutsui ne sait rien d'elle, il a le droit à des calvaires qu'elle n'hésite pas à lui faire subir. Il pense à elle sans être vraiment si impacté que cela, après tout, n'oublions pas qu'elle est une joueuse dans l'âme ! Chose qu'on ressentira à travers tous les dialogues puisque le discours d'Iroha est truffé de mensonges.
Malgré ça, ou plutôt, car Tsutsun ressent un élan d'adrénaline, il sauvera à ses risques et périls cette fille complètement dérangée des griffes d'un autre lycéen beaucoup plus costaud que lui. Mais ceci n'a pas d'importance quand Tsutsun arrive pour la seule fois de ce tome à voir un remerciement et des larmes sincères venant d'Iroha. Lui qui est d'une nature totalement insensible passant son temps à rêver de la starlette 2D de son anime favori va avoir un léger coup de cœur d'une fille IRL. Mais léger ! Enfin selon lui pour l'instant, même en sachant ce qu'il l'attend par la suite...
Ce shojo s'annonce touchant sans vraiment entrer dans les détails. Avec un scénario beaucoup trop précipité, l'histoire vendue comme la prochaine romance du moment chez Pika risque a priori de s'avérer répétitive et d'engendrer un flop ! Pourvu qu'on en sache plus sur cette bimbo et qu'elle ne sert pas qu'à faire du mal à notre protagoniste plutôt faible pour le moment. D'ailleurs, Tsutsui n'est lui-même pas représenté comme annoncer ; il est certes un otaku, mais cette facette n'est pas énormément exploitée au vu du peu de fois où il est en train de faire quelque chose en rapport avec son caractère. Une console de jeux sur lui ou alors un discourt plus accentué aurait donné une meilleure impression de l'adolescent vraiment asocial. Néanmoins, le fait qu'il va pleinement exposer sa façon d'être à Iroha est un point positif !
Il y a pour l'instant, une certaine relation entre les deux protagonistes d'un style extravagant. Sans être forcément compatibles, ils trouvent un terrain d'entente et arrivent à nous attendrir.
Le problème ici se situe au niveau du déroulement des actions qui s’enchaînent à une vitesse impressionnante. Outre le fait qu'il soit un otaku de 18ans, on ne sait pas beaucoup de Tsutsui ni de son entourage. L'auteur laissera juste paraître sa mère et son petit frère sur une planche. Encore moins d'informations sont transmises d'Iroha sur qui on ne sait rien sauf son nom, sinon entre rumeurs et réalité, les mystères la concernant sont entiers. Ce qui laisse un goût amer sur la personne : va-t-elle se jouer du jeune homme ou sera-t-elle faire preuve de sincérité ?
Nanami Mao nous laisse sur notre faim avec le chara-design moyen. Les personnages féminins sont un peu plus détaillés du côté de la chevelure et des yeux. Mais sinon, dans un ensemble ce n'est vraiment pas transcendant. Les décors sont quant à eux de bonnes factures, réalistes, et se glissent parfaitement dans leur job. On notera aussi une jaquette comportant une nette différence de tracé entre les personnages exposés dessus et leur vraie apparence à l'intérieur. Sans la phrase d'accroche située sur l'arrière, à vu d’œil le manga se fond dans la masse et sans y faire attention, on peut passer à côté.
Pour conclure, Nanami Mao devrait se focaliser davantage sur l'instant présent au lieu de vouloir aller aussi vite. La preuve, un tournant qui n'était pas attendu débarque déjà au milieu de ce premier tome. On espère plus d'émotions pour ne pas tomber dans la lassitude ce qui permettrait ainsi de relancer la relation pas forcément entre les protagonistes celle avec l'entourage qui, à part Itô son seul ami et le médecin qui s'occupe d'Iroha, est quasi inexistant.
Sans être le shojo de l'année, la version papier de Real Girl reste meilleure que l'anime. Intriguant avec une fillette qui à l'air de bien cacher son jeu. Les mensonges planeront encore quelques chapitres à tue-tête !