Re:Zero – Troisième Arc - Truth of Zero Vol.11 - Actualité manga
Re:Zero – Troisième Arc - Truth of Zero Vol.11 - Manga

Re:Zero – Troisième Arc - Truth of Zero Vol.11 : Critiques

Re:Zero kara Hajimeru Isekai Seikatsu - Daisanshou - Truth of Zero

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Février 2021

Chronique 2 :

Après un gros travail sur lui-même, et porté par l'indéfectible soutien de Rem mais aussi par sa volonté obstinée de protéger Emilia, Subaru, grâce à l'aide de nombreuses personnes comme Crusch, Wilhelm et même Julius, a enfin pu vaincre la Baleine blanche démoniaque puis Pételgeuse Romanée-Conti, l'évêque de la Paresse du Culte de la Sorcière. Le voici désormais en route, en charrette, pour rentrer au Manoir Roswaal, accompagné d'Emilia à qui il s'est déclaré. Quelques moments de répit auraient pu attendre nos héros après tant d'épreuves, mais c'est en plein coeur de son sentiment de victoire qu'une défaite profondément cruelle vient frapper notre héros, dès lors qu'il se rend compte avec effroi qu'Emilia est les autres ne se souviennent absolument pas de Rem, comme si la précieuse soubrette n'avait jamais existé dans le coeur de quiconque sauf de lui...

Le troisième arc (correspondant à la deuxième moitié de la saison 1 de l'anime) de Re:Zero ayant vu sa trame se conclure dans le tome 10 du manga, on était forcément curieux de voir ce que ce onzième et dernier volume allait proposer exactement. Allait-on avoir, à l'image du 5e volume de l'arc 2 "Une semaine au manoir", un pur tome bonus ? En réalité, c'est encore une autre voie que cet opus prend en grande partie, une voie qui a de quoi étonner en ne se contentant pas de préparer le terrain pour le 4e arc, mais en le lançant déjà bel et bien !

En effet, ce tome 11 de Re:Zero est sorti au Japon à une période-clé pour l'oeuvre: en février 2020, donc seulement quelques semaines avant la date initiale de lancement de la saison 2 de l'anime prévue tout début avril (la situation sanitaire mondiale ayant finalement ensuite poussé la production à reporter cette saison 2 d'avril à juillet 2020). De ce fait, le volume, un peu à l'instar des dernières minutes de la version re-edit de la saison 1 de l'anime, a alors clairement pour fonction première de préparer le terrain de cette 2e saison, de relancer la machine, de refaire monter la hype Re:Zero, donnant ainsi lieu à ce volume forcément surprenant puisque, à bien des égards, il a beaucoup moins des allures de fin d'arc 3 que de début d'arc 4.

Depuis, la saison 2 de l'anime est évidemment arrivée, d'autant que ce tome 11 est sorti en France fin septembre, donc vers la fin de la première partie de cette seconde saison. Les événements proposés ici, si tant est que l'on suive l'anime, ne sont donc plus vraiment une surprise, et on en va pas revenir en détails dessus. En revanche, alors que les choses auraient pu se contenter de cette mise en place de l'arc suivant, le mangaka Daichi Matsuse n'en fait rien et parvient à proposer sa propre vision des choses, et cela passe en très grande partie par une nouvelle mise en valeur du personnage le plus aimé de la saga (et de l'un des plus aimés de la sphère japanime ces dernières années).

En effet, c'est une nouvelle fois Rem qui est la véritable vedette du présent opus, et il s'agit presque d'une mise en lumière en forme d'hommage quand on sait que la jeune domestique est quasiment absente de la saison 2 de l'anime. Cette mise en avant, elle passe surtout à travers deux chapitres: un chapitre spécial occupant les 20 dernières pages de ce court tome (qui ne compte que 150 pages) et mettant de façon classique et déjà-vue mais efficacement tout l'amour pur et l'abnégation de la jeune fille envers son "héros", et plus encore un premier chapitre d'une trentaine de pages sur lequel il convient de s'attarder un peu plus pour l'expliquer.

Concernant ce chapitre, il tire son origine d'un récit "what if". Régulièrement, le romancier d'origine Tappei Nagatsuki écrit des chapitres alternatifs, où il imagine ce qu'il se serait passé si, dans son histoire canonique, une décision avait été prise à la place d'une autre. Dans le cas de ce chapitre, il s'agit d'une vision du futur inédite: et si Subaru, au moment de la déclaration d'amour de Rem, avait choisi de fuit avec elle pour qu'ils fassent leur vie ensemble ? S'ensuit alors, ici, une vision de ce potentiel futur heureux: un foyer aimant et soudé, deux enfants... ce qui correspond bien aux souhaits que Rem faisait de sa vie idéale au moment de sa déclaration, et c'est donc forcément touchant. Néanmoins, si le passage frappera le coeur de tout fan de Rem, il n'est pas sans défaut: bien trop rapide, dégoulinant quand même beaucoup de niaiserie et de dialogues sirupeux répétitifs, et n'adaptant que très partiellement l'écrit d'origine de Nagatsuki.

En résulte alors un "dernier" volume aussi sympathique que surprenant, mais pouvant aussi dérouter de façon plus négative. Le choix de carrément lancer un nouvel arc via un dernier tome peut diviser et sonne forcément comme une démarche mercantile, le découpage des chapitres offre un récit un eu saccadé (d'autant que l'origine du premier chapitre n'est pas précisée)... mais à côté de ça, Daichi Matsuse fait vraiment le taff. On sent bien que Re:Zero est une oeuvre importante pour lui vu qu'il l'a accompagnée depuis quasiment ses débuts (rappelons qu'il a aussi dessiné l'adaptation manga de l'arc 1 (à une époque où seul le tome 1 du light novel était sorti au Japon, donc que de chemin parcouru pour lui), et il s'offre alors ici un dernier baroud d'honneur soigné, avant de laisser la main à de nouveaux noms pour l'adaptation de l'arc 4: Haruno Atori et Yu Aikawa, duo d'auteurs déjà connu en France pour le manga Les 7 princes et le labyrinthe millénaire.

Ce tome 11 entamant déjà l'arc 4, on se demande forcément où exactement Atori et Aikawa entameront leur adaptation manga de ce quatrième arc, mais une chose est sûre: on attendra avec impatience que les éditions Ototo la publient dans notre langue. En attendant, il reste encore bien des spin-off à faire venir dans notre pays, l'éditeur ayant déjà commencer à s'y atteler avec la sortie en janvier dernier du tome 1 de Re:Zero - Chronicles : la ballade amoureuse de la lame démoniaque, le dérivé s'intéressant au passé de Wilhelm Van Astrea et de sa défunte épouse.


Chronique 1 :

Grâce à un plan minutieux, Subaru et les troupes qu'il a rassemblées ont pu venir à bout de Pételgeuse, l’évêque du Culture de la Sorcière affilié à la Paresse. La paix semble être revenue sur le domaine Mathers, mais c'est sans compter un événement imprévu qui survient. Emilia, à l'instar de tout le monde excepté Subaru, ne sait plus qui est Rem. Cette dernière, ainsi que Crusch, ont fait face à deux redoutables ennemis à l'origine de cette situation. A peine une bataille terminée, Subaru doit organiser une contre-attaque...

La grande bataille contre Pételgeuse a pris fin au volume précédent, menant à son terme le troisième arc de Re:Zero. Du moins, c'est ce qu'on pouvait penser puisque le premier support que nous avons pu découvrir est l'adaptation animée, dont la première saison s'achevait avec les événements du dixième opus de l'arc. Mais un dernier tome vient apporter une ouverture pour la suite, un volume dont les faits sont désormais connus par ceux qui ont suivi les premiers épisodes de la deuxième saison de l'anime.

Il est donc assez bluffant de voir la troisième partie de l'histoire se conclure de la sorte. L'arc n'a pas droit à une classique conclusion positive, puisque ce dernier tome relance certaines hostilités et plante de tous nouveaux enjeux. L'impression est clairement celle d'un début d'arc, et le fait que cette évolution de scénario intervienne à cet instant précis nous fait refermer ce chapitre de la saga sur une note particulièrement déroutante. L'heure n'est pas à la joie d'un happy-end mais à l'amertume d'une défaite survenue en plein sentiment de victoire. Certaines séquences sont d'ailleurs émotionnellement fortes, et renforcent l'impression d'une bataille vaine durant laquelle Subaru a pris sur lui pour tenter d'apport la meilleure fin possible pour chacun.

Et si le tome est particulièrement cruel, c'est parce qu'il se montre impitoyable envers un personnage qui est sans doute l'une des figures les plus attachantes depuis le deuxième arc : Rem. Plus que Subaru, elle est clairement l'héroïne de ce dernier opus, et à bien des égards. C'est donc elle qui mène la dernière bataille de cet arc, qui jette tous ses sentiments dans l'action, et qui est concernée par le premier chapitre du volume comme le dernier. Le premier, d'ailleurs, aura de quoi décontenancer ceux qui ne comprennent pas d'où est tirée cette dérive. A savoir que Tappei Nagatsuki, l'auteur du light novel d'origine, invente ponctuellement des histoires dites "what if", imaginant le sort de personnages selon certains choix scénaristiques. Le chapitre 51 adapte l'un de ces récits annexes, en s'intéressant au futur hypothétique de Subaru et Rem, si le héros avait mis les voiles avec cette dernière lors des événements du troisième arc. Au-delà de la vision agréable à découvrir, sa présence dans ce tome est symbolique et assez douloureuse quand on découvre le sort qui attend le personnage. Pour toutes ces raisons, Daichi Matsuse achève sa contribution à l'adaptation manga de Re:Zero de manière assez forte, avec un onzième volume qui laisse difficilement indifférent.

Au terme de la lecture, il convient donc d'avoir un regard large sur l'ensemble du manga de ce troisième arc, une partie longue et intense qui fut fidèlement menée de A à Z par le mangaka. Et maintenant que nous avons quasiment rattrapé la continuité du manga principal de notre côté, on se demande si Ototo s'attaquera immédiatement à l'adaptation du quatrième arc par Yu Aikawa et Haruno Atori (les auteurs du titres Les 7 princes et le labyrinthe millénaire), à moins que le choix se porte sur l'un des deux spin-offs manga existant : Re:Zero – Kenki Koiuta de Tsubata Nozaki, qui traite de la jeunesse de Wilhelm et de la rencontre avec l'amour de sa vie, ou Re:Zero – Hyôketsu no Kizuna, adaptation du second OVA par Minori Tsukahara. Dans tous les cas, il y a de quoi faire.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs