Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 11 Septembre 2023
Chronique 2 :
Chargés de détruire la porte qui mène aux Enfers, Domas et Hokuro font face au roi Desha et ses troupes, en route vers le palais du roi Bosse afin de récupérer les criminels évadés. Un combat débute alors, mais Domas n'a que peu de chances de l'emporter. À cet instant, Bojji et Ombre entrent en scène...
Nous sommes toujours dans se chapitre intense de la bataille du château du roi Bosse, un moment riche en surprises et en intensité, où l'intrigue de Ranking of Kings semble pleinement se déployer. Avec ce 8e volume, le récit fait une sorte de halte, dans le sens où il n'est plus question de la joute au palais, dans le monde de la surface, l'action se déportant aux Enfers afin de mieux traiter le rôle de Desha dans ce tumulte.
Et de nouveau, Sosuke Toka fait parler son génie pour développer une histoire avec un grand H, dans ce qui aurait pu n'être qu'une simple transition. Car la construction de ce tome est simple, centrée sur le combat contre le roi des Enfers. Mais l'auteur en profite pour regrouper certains éléments et développer plusieurs aspects du scénario, de manière à créer quelques surprises narratives là où on ne les attendait pas.
Alors, les affrontements de cet opus ne sont finalement qu'un prétexte pour amener du drame par différents moyens, et aborder plus en profondeur l'épaisseur de ce grand conte de fantasy qu'est Ranking of Kings. À chaque interaction, le mangaka parvient à rebondir pour creuser son intrigue et donner de la consistance à son univers, jusqu'à connecter certains éléments entre eux et fluidifier la trame dépeinte sous nos yeux. On le disait déjà dès les premiers opus, mais Sosuke Toka est un conteur hors pair, au style bien à lui et qu'il maîtrise à chaque fois un peu plus. Le mangaka sait développer son histoire avec un juste équilibre des révélations et des rebondissements, tout en laissant encore une grande marge abstraite. Autant dire que les prochains volumes devraient se montrer riches eux aussi, notamment en ce qui concerne le secret du roi Bosse et de l'énigmatique Miranjo, un personnage présenté sous différents angles jusqu'à présent, et qu'on a bien du mal à jauger.
Il en ressort un huitième tome qui régale d'un bout à l'autre, par son scénario certes, mais aussi par les multiples ambiances d'un récit solide et plein d'humanité, à l'image de son jeune héros qui fait larmoyer de peine puis de joie. L'attente de la suite sera complexe !
Chronique 1 :
Au fil d'un septième volume aussi épique qu'émouvant, Bojji est parvenu à rejoindre la reine Hiling, non sans l'aide de certains visages à commencer par le fidèle ombre, et alors que la souveraine était menacée de mort. Mais dans la bataille qui continue, alors que la situation semble commencer à tourner en faveur de nos héros, la situation reste compliquée et dangereuse, en particulier avec l'arrivée sur place d'un homme: Desha. le souverain des enfers en personne, derrière son envie d'en découdre avec le roi Bosse dont il est connaît les dernières exactions, souhaite par dessus tout mettre fin aux manigances de Miranjo en menant une expédition punitive contre elle. Mais cela ne peut a priori pas se faire sans dommages collatéraux, non seulement parce qu'il ne peut accepter le mission confiée à Domas et Hokuro consistant à détruire la porte menant aux Enfers qui se trouve dans les sous-sols du château, mais aussi car il semble déterminé à corriger Gigan pour cause de trahison. Face à tout ça, le prince Bojji pourra-t-il avoir une quelconque influence ?
Comme le laisse deviner la jaquette où il s'affiche avec notre héros Bojji, Desha est donc la nouvelle menace dans cette partie du récit qui semble toucher à sa fin. Tandis que le souverain des Enfers mène ardemment sa bataille, en assurant un lot d'action que le dessin clair rend prenante grâce aux designs et au découpage limpide, Sosuke Toka nous fait bien sentir à différentes reprises la force de Desha, lui qui se voit comme le seul être capable de rivaliser avec Bosse. Mais derrière les affrontements divertissants, ce qui intéresse le plus l'auteur reste encore et toujours les liens unissant ses personnages ainsi que l'évolution de Bojji.
Ainsi, on appréciera facilement des moments comme ceux où Ombre soutient et conseille indéfectiblement le prince, ou encore celui où Domas se montre réellement soulagé et heureux de voir notre petit héros encore en vie, lui qui regrettait tant l'acte odieux qu'il a effectué en le poussant dans le trou.
Mais surtout, on observera avec toujours autant d'intérêt la force de caractère que Bojji montre malgré des moments de doutes et de traumatismes totalement légitimes. Quand son nouvel ami Gigan se retrouve en danger, il ne manque pas de s'interposer pour le protéger. Quand l'évocation du nom de Miranjo semble réveiller en lui des souvenirs douloureux (comme le devine très bien Ombre, qui sait observer et comprendre son ami en lui servant alors de voix), il veut malgré tout se montrer toujours aussi courageux. Et quand il retrouve devant lui un Domas à la fois heureux de le voir en vie et profondément désolé de l'horreur qu'il a commise, Bojji va probablement devoir apprendre, petit à petit, le pardon. Grâce au dessin particulièrement expressif du mangaka, il n'y a pas forcément besoin de mots, de paroles pour ressentir les émotions complexes et contradictoires qui émanent de Bojji, et cela reste aussi une des belles réussites de la série.
Après le formidable tome précédent qui nous faisait atteindre quelques sommets d'émotion, Ranking of Kings reste alors sur une bonne dynamique ici, notamment parce que rien n'est jamais tout blanc ou tout noir chez les personnages, ceux-ci agissant tous pour des raisons claires. Tandis que la situation évolue pour certains personnages comme Gigan, on attendra avec toujours autant d'intérêt la suite de cette attachante série, surtout au vu des intrigantes dernières pages !