Queen and the Tailor - Actualité manga

Queen and the Tailor : Critiques

Joou to Shitateya

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 26 Février 2019

Après Minori no te, Jackass!, Yondaime Ôyamato Tatsuyuki et Jealousy, les éditions Taifu Comics continuent d'explorer la bibliographie de la mangaka Scarlet Beriko avec Queen and the tailor (Joou to Shitateya en vo), un récit en 6 chapitres (plus 3 mini-bonus) qui fut prépublié au Japon dans le magazine Cheri+ de Shinshokan entre 2013 et 2015, avant de sortir en un seul volume broché d'environ 170 pages début 2016. En France, ce one-shot était initialement prévu en septembre 2018, avant d'être reporté de quelques mois suite à des retards dans les validations.

C'est donc en cette fin de mois de février 2019 que l'on découvre finalement cette histoire où Ôumi, un jeune décorateur d'intérieur, décide de se rendre dans la boutique de Shida, un tailleur dont la réputation est si excellente qu'une rumeur dit que si on porte l'un de ses costumes notre succès est garanti. Ôumi l'affirme haut et fort: il ne croit aucunement à ces rumeurs, et s'il est là c'est uniquement parce que sa supérieure lui a conseillé l'endroit. Et qui plus est, la première rencontre se passe mal: en exigeant tel un prince que son costume passe en priorité car il a un important événement le mois suivant, le jeune homme reçoit un refus glacial de la part du tailleur, un quarantenaire dont la mine renfrognée fait plus penser à un yakuza: quel que soit le client, il effectue ses commandes dans l'ordre. Mais en ressortant de là, en jetant un oeil par la fenêtre, Ôumi distingue un Shida souriant doucement, et semblant prendre un véritable plaisir dans ce qu'il fait. Pour Ôumi qui paraît ne plus prendre aucun plaisir dans son travail entre des collègues qui l'irritent, la curiosité prend alors le dessus. Est-il possible de tant aimer ce que l'on fait au point de sourire ? Ce interrogation est-elle la seule chose qui pousse le jeune homme à franchir à nouveau la porte de ce tailleur dont il a entrevu brièvement une autre facette ?

Dès les premières pages, la mangaka parvient à poser deux personnages principaux très plaisants à observer, tant on comprend vite que leur premier abord n'est qu'une façade. Ainsi, alors qu'immédiatement Ôumi essaie de passer pour quelqu'un d'arrogant et de très sûr de lui, on cerne qu'en réalité il est tout le contraire et n'a pas vraiment la confiance qu'il devrait avoir. Quant à Shida, derrière ses allures de gangster glacial, on découvre vite un homme aimant ce qu'il fait, le faisant avec application, et ayant une certaine maturité dans ses paroles. Pour Ôumi, c'est un peu un choc, car au contraire de cet homme il semble se plaire de moins en moins dans son travail, perdre confiance en lui, ne pas trouver le bon comportement à adopter pour rester en bons termes avec ses collègues... Certaines paroles de Shida risquent de lui faire ouvrir les yeux, tandis que son sourire, lui, risque de le conquérir d'une autre manière. Mais Shida lui-même semble également vite évoluer au contact de ce jeune homme bien moins prétentieux que prévu: Ôumi a pour lui quelque chose de rafraichissant, sa compagnie semble lui devenir de plus en plus indispensable, et ainsi le quarantenaire à la mine froide s'ouvre de plus en plus.

Le seul bémol dans l'histoire est que, dans sa première moitié, l'évolution amoureuse des deux héros semble un peu rapide en se contentant vraiment des grandes étapes. Mais cela permet à l'autrice de peaufiner la relation entre ces deux-là dans la deuxième moitié du tome, à partir du moment où débarque la grande soeur hautaine et possessive d'Ôumi. Une femme qui aura essentiellement le rôle d'obstacle dans la relation entre les deux hommes, et qui, en tant que telle, sera surtout un catalyseur pour affirmer de plus belle la relation d'amour et de confiance que nouent Ôumi et Shida. Ainsi, Shida montre à quel point Ôumi est devenu indispensable à sa vie autrefois plus solitaire, tandis qu'Ôumi a l'occasion, à travers l'opposition à sa soeur, de renforcer son gain de confiance et ce qu'il veut.

On se retrouve alors avec un récit qui, mien de rien, en seulement 170 pages, et même si certains points sont un peu rapides, est riche et très satisfaisant, d'autant plus que Scarlet Beriko y montre un dessin très agréable à l'oeil. Les designs des deux héros sont très soignés, entre un Ôumi montrant beaucoup d'expressions derrière son premier abord faussement arrogant, et un Shida qui, au-delà de son visage sévère et cicatrisé, montre de plus en plus de douceur dans ses traits. Les corps sont très joliment dessinés, les décors bénéficient du'n grand soin quand il le faut et amènent une élégance supplémentaire... En somme, c'est un très jolie copie que livre la dessinatrice.

Concernant l'édition française, elle est très satisfaisante. On a droit à une première page en couleur, à un papier de qualité qui est souple et sans transparence, à une traduction limpide de Margot Maillac, et à une bonne qualité d'impression (petit bémol tout de même: le nom de l'imprimeur n'est indiqué nulle part).
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs