Puzzle Vol.8 - Actualité manga
Puzzle Vol.8 - Manga

Puzzle Vol.8 : Critiques

Kiyoku Yawaku

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 19 Août 2011

L'amour est une chose bien complexe, et Nene va en faire les frais. Cette étudiante en école de design, décalée et sans doute un peu trop naïve, a le coup de foudre en voyant manger un jeune homme... Un certain Roku. Dès lors, sans jamais penser à mal, la jeune femme ne le quitte plus, au grand dam de Roku, qui finit malgré tout par s'attacher à elle sans pour autant lui montrer le moindre sentiment. La coquille de Roku semble impossible à percer, et si le lecteur sait déjà pourquoi, Nene, elle, l'ignore totalement. La demoiselle parviendra-t-elle à comprendre ne serait-ce qu'un peu celui sur lequel elle a craqué ? Rien n'est moins sûr...

Introduite à la fin du tome précédent, Nene est décalée, profondément naïve, exagérément collante... et pourtant redoutablement attachante, car Ryô Ikuemi parvient à la rendre particulièrement simple et sincère, et dresse ici un nouveau portrait de personnage on ne peut plus humain, d'une manière encore différente de tous les autres protagonistes croisés jusqu'à présent. Au fil du volume, on suit le parcours sentimental de cette jeune femme, désespérée de ne pas être capable de percer la coquille de Roku, de ne pas pouvoir le comprendre. Un début de salut pourrait venir par le biais des paroles du meilleur ami de Roku, un jeune homme que, là aussi, nous connaissons déjà bien: l'inexpressif Kajima. Avoir des sentiments pour quelqu'un signifie-t-il devoir à tout prix chercher à le comprendre dans sa totalité ? On apprécie la pertinence de Kajima, d'autant qu'en filigranes, Ikuemi en profite pour nous présenter l'évolution de sa relation avec sa petite amie, rencontrée plusieurs volumes auparavant en tant que personnage principal d'un acte. Et par la même occasion, on découvre avec plaisir ce qu'est devenue Manami. Ainsi, la construction du récit se révèle toujours impeccable, ne manquant jamais de nous en apprendre ne serait-ce qu'un peu plus sur chacun des personnages à différents moments de leur vie.

On le redit encore une fois: Ryô Ikuemi excelle dès qu'il s'agit de dépeindre ses personnages sans rien porter comme une vérité absolue. Chacun de ses héros est profondément humain à sa manière. A travers la relation entre Nene et Roku, la mangaka prouve que cerner quelqu'un n'est pas chose simple, que se limiter aux apparences n'est pas une solution, mais que chercher à tout prix à tout comprendre de l'autre n'en est pas une non plus. De toute façon, une telle tâche est impossible. Ainsi, la relation entre ces personnages est amenée à évoluer le plus naturellement du monde, pas forcément dans le sens attendu par Nene, mais cela fait partie de la vie. Au fil du volume, la jeune fille va devoir remettre en cause son amour, apprendre à y renoncer pour, peut-être, gagner à la fin un ami et de la maturité.

Les protagonistes d'Ikuemi sont tous humains car complexes et difficiles à cerner, et un autre personnage secondaire vient le prouver également ici: Fuku, le professeur de Nene, dont on se demande bien ce qu'il pense exactement de son élève, est parfois étrange dans sa façon de se comporter avec elle, mais est capable d'être de bon conseil. Ange gardien ? Amoureux secret ? Stalker ? Je m'en foutiste de première simplement là où il faut quand il faut ? L'auteure ne révèle rien clairement sur lui non plus, même si l'on devine facilement, par le biais de certains de ses agissements, qu'il n'a pas mauvais fond. Le talent d'Ikuemi, c'est aussi ça.

En somme, la mangaka épate encore dans un tome de haute volée, en dépeignant une foultitude de personnages on ne peut plus humains à différents moments de leur vie. Un must dans le paysage actuel du shôjo.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs