Pure trance - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 29 Avril 2011

Suite à une énième guerre mondiale, l'humanité a décidé de quitter une surface dévastée pour aller s'établir dans les profondeurs de la Terre, dans une gigantesque cité souterraine. Pour survivre sans matières premières traditionnelles, les gens ont créé des capsules de Pure Trance, des capsules à haute valeur nutritive et au gout délicieux mais dont l'abus peut nuire gravement à la santé. Du coup, des hôpitaux spécialisés dans le traitement des gens accros à ces capsules ont vu le jour. Et c'est précisément dans l'un de ceux là que prend place l'histoire de ce one shot. Préparez vous en rencontrer Kaori, la gentille infirmière, la directrice, plus accro encore que toutes ses patientes et empreinte de tendances sadomasochistes, Seiko, l'idole qui a du mal à assumer, et tout une palanquée d'autres personnages plus improbables les uns que les autres...

Tout d'abord, il faut savoir que Pure Trance est la première oeuvre de Junko Mizuno à avoir été publiée dans son pays d'origine. Par ailleurs, à la base, chaque chapitre avait été dessiné pour illustrer un album de techno. De ce fait, on ressent parfois assez fortement cassures et transitions délicates entre les différents chapitres présents. Cela dit, l'histoire se tient malgré tout et il y a un vrai fil conducteur à suivre. Mais il n’empêche pas pour autant que l'on éprouve à certains moments quelques difficultés à rester dans l'histoire. En effet, vu la quantité énorme d'informations qui nous est livrée, le nombre impressionnant de personnages présents, et les apartés assez délirantes des protagonistes du récit, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. En outre, une multitude de thèmes différents sont abordés au détour de l'une ou l'autre page. A ce niveau-là, il est clair que l'on sent que Mizuno tâtonne encore un peu. Son univers est bel et bien là, ces petites femmes kawai à souhait aussi, l'hémoglobine qui gicle n'est pas oubliée non plus, mais la narration souffre malheureusement de quelques impairs.

Par contre, quand je vous disais que l'on retrouvait un monde propre à l'auteur, c'était sans doute un euphémisme. C'est en réalité un concentré de tout ce qu'elle a à proposer ou presque qu'il nous est ici donné. En outre, le bouquin dégouline d'informations sur chaque créature, chaque objet rencontré au cours des aventures de Kaori et de ses copines. En fait, pratiquement chaque page donne lieu à une petite définition de quelque chose rencontré précédemment. Le travail effectué est d'autant plus impressionnant qu'il permet de créer un background d'une taille assez inouïe pour une histoire de cette envergure. Cependant, il est évident que ce volume de détails risque de ne pas convaincre tout le monde, voir d'en lasser plus d'un.

Au niveau graphique, on retrouve là aussi une Junko Mizuno déjà à un très bon niveau. Toutefois, les problèmes précités reviennent ici aussi. A savoir des pages parfois un peu trop chargées, une action difficilement lisible, un trop plein de personnages ayant à peu de chose près la même tête. Bref, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. En contrepartie, on ressent immédiatement toute son inventivité et sa propension à nous offrir des paysages, des décors assez uniques dans leur genre. Sa faculté à donner une impression terriblement dérangeante tout en faisant évoluer des créatures dans l'ensemble très mignonnes est elle aussi et déjà l'une des marques de fabriques de Pure Trance.

Pour ce qui est de l'édition, Imho fournit comme souvent un très bon travail. Grand format, papier de qualité, adaptation réussie,... Il n'y a pas grand chose à redire !

Bien qu'il s'agisse de sa première histoire, Pure Trance n'est probablement pas le meilleur moyen de découvrir Junko Mizuno. Le lecteur novice pouvant assez rapidement perdre pied dans cette histoire débordante d'originalité et véritable manifeste de ce que l'auteur cherche à nous faire découvrir mais loin d'être facile d'accès. Pour ceux un peu plus familiers avec l'auteur, par contre, le récit ne déçoit pas et offre un excellent moment de lecture sucré et sanglant. A consommer sans modération ! *


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs