Pumpkin Scissors Vol.16 - Actualité manga
Pumpkin Scissors Vol.16 - Manga

Pumpkin Scissors Vol.16 : Critiques

Pumpkin Scissors

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 14 Avril 2020

Le quatrième jour du sommet du Nébureau se poursuit dans le chaos le plus total: l'armée "Anti-ares" a infiltré et pris d'assaut la tour sans le moindre mal en prenant dès lors en otage tout le monde et en ayant déjà bien montré qu'elle n'épargne personne, l'incertitude subsiste puisque les terroristes n'ont toujours pas fait de revendications ou expliqué leur objectif, Alice a fini par faire un choix fort quitte à ce que son image en soit profondément ternie... Et Randel dans tout ça ? Eh bien, après avoir tout donné au combat, il a fini par s'effondrer et est désormais alité à l'hôpital, dans un sale état. La situation semble alors profitable pour certains visages, car tandis qu'une ombre inquiétante se glisse près de Randel, le journaliste Spruwell a enfin l'occasion de s'approcher de Muse Coplan, l'héritière du célèbre chercheur, pour lui poser la question qui le taraude depuis un bon moment: qu'est-ce qui se cache réellement derrière les "Invisibles 9" ? Presque étonnamment, Muse choisit de se montrer très coopérative. Mais il ne s'agit là que de la première surprise pour Spruwell, face à tout ce que cette femme a à lui raconter...

A l'heure où la tension est totale suite à la prise d'otage d'Anti-ares, la grosse première moitié de ce volume sonnerait presque comme une "pause", si son contenu n'était pas si riche et si dense en explications, à tel point que mieux vaut être bien concentré pendant cette lecture qui, mine de rien, s'avère très chronophage (au moins, on en pas pour notre argent !). Et alors que toute cette partie explicative est typiquement le genre de phase où il serait possible de s'ennuyer, ici il n'en est rien, car même si c'est très textuel Ryoutarou Iwanaga parvient toujours à rester fluide et cohérent en n'oubliant quasiment rien. Ainsi, après une première vingtaine de pages assez marquante en nous plongeant, plus que jamais, dans l'état d'esprit de Randel et dans ce que provoque en lui sa fameuse lampe, toutes les explications arrivant par l'intermédiaire de Muse vont aller bien plus loin que la simple interrogation de Spruwell sur les "Invisibles 9", ces derniers n'étant peut-être bien que la partie émergée d'informations beaucoup plus amples et graves, autour d'un homme en particulier.

Coplan. Chercheur émérite, scientifique de très grande renommée, ayant apporté dans ce monde des innovations importantes, et ayant fait la fierté de l'Empire. Derrière cette image, pourtant, se cache tout autre chose, un homme ayant nourri une peur de la mort l'ayant poussé à des extrémités égoïstes qui ont finalement concentré toutes ses recherches. A travers ce que l'on découvre de lui via son héritière (qui s'avère tout aussi inquiétante que lui), ce sont alors aussi des vérités bien gardées sur nombre de choses qui se dévoilent: les vrais desseins qui se cachaient derrière les "Invisibles" 9 et l'unité 90 TAC, la folie de Coplan, et même toute ne part du passé de Randel. Gérant bien les choses, le mangaka en profite comme il se doit pour encore travailler la soif de tuer qui pourrait résider en notre héros, il se plaît même à effectuer quelques réflexions prenantes (entre entres, sur la frontière entre science et sorcellerie, sur la façon dont des choses vues comme de la sorcelleries peuvent devenir des éléments scientifiques plus tard...), et il ne manque pas de signaler à quel point toute cette vérité inconnue de quasiment tous est une véritable tache pour l'Empire, ne tache qui pourrait encore plus précipiter sa perte... Alors, au vu de la gravit de ces informations, pourquoi donc Muse a-t-elle pris l'initiative de tout déballer un journaliste ? Eh ben, même la réponse à cela, l'auteur y a pensé: que pourrait faire un journaliste seul dans un Empire où médias et informations sont contrôlés ?

Après toute cette phase, on a donc appris un paquet de choses importantes, tout en ayant encore plus conscience des limites de l'Empire et de ses secrets... Des choses étant arrivées à point nommé dès lors que l'armée Anti-ares se décide enfin à émettre son nique revendication! Une seule revendication, oui, mais pas des moindres, tant elle vient forcément menacer la cohésion de l'Empire, alors pris entre deux feux avec une échappatoire qui semble inexistante. Les terroristes le font bien comprendre: si leur but n'est pas atteint, tout le monde y passera, militaires comme civils, coupables comme innocents. Et on comprend très bien qu'ils ne plaisantent pas et qu'ils ont vraiment n coup d'avance via plusieurs choses, comme leur exploitation habile des télécommunications, la façon dont ils anticipent parfaitement les réactions des chars de l'Empire a point de ne leur laisser aucune chance, et l'étonnante modernité de leurs technologies qui laissent effarés leurs cibles... Le danger se ressent à caque instant, ce qui fait qu'on attend forcément avec intérêt la réaction de plusieurs visages de l'Empire voire d'ailleurs. Ainsi, on reste curieux face à l'ambigüité du lieutenant-colonel Kelvim, on adore la réaction de l'aspirant Oreld qui, avec sa droiture et son souci des roturiers et du peuple est désormais voué à prendre du galon, on apprécie de voir la trop discrète sergente-chef Stekkin promise à un rôle plus en vue, on suit avec toujours autant d'intérêt l'esprit brillant de la jeune Setièm du Royaume de Lawderia... et, bien sûr, on attend de pieds fermes les réactions de Randel et d'Alice, forcément plus discrets dans ce volume, même si notre cher Randel démontre ne nouvelle fois tout son désir d'en découdre, quitte à subir le pire entre les mains de Muse.

Le volume est donc exigeant, riche en texte, et d'autant plus long à lire qu'il compte pas moins de 250 pages. Mais pour qui est toujours intéressé par cette lecture, il est également passionnant, immersif et rigoureux, le mangaka faisant attention à tout. Au vu de toute ce qu'il propose, ce volume est sûrement une étape importante dans les enjeux actuels et dans l'ensemble de la série, et cela nous promet une suite qui a toutes les cartes en mains pour être tout aussi prenante.
    

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction