Puella Magi Madoka Magica (Meian) Vol.3 : Critiques

Quand la Soul Gem de Sayaka se transforme en Grief Seed, garnie de ténèbres, la jeune fille se transforme en sorcière. Un sort inéluctable pour les Puella Magi qui doivent, pourtant, lutter contre ces entités, et se préparer à la terrible nuit de Walpurgis. En apprenant cette vérité, Madoka est tétanisée, tandis que Kyubey dévoile son véritable visage. Malgré les sombres heures qui approchent, Akemi tient à ce que Madoka ne passe aucun pacte avec la petite créature... Mais pourquoi un tel acharnement, à l'heure où la présence de renfort serait bienvenue ?

Avec ce troisième tome, nous voilà déjà à la conclusion du premier manga de la saga Puella Magi. Une version qui couvre la série animée initiale, ou du moins son intrigue. Aussi, avant même la lecture de l'ouvrage, il est intéressant de se pencher sur les propos de Hanokage, posé dans ce dernier volume : Sans avoir vu la série animée en elle-même, le mangaka a basé son manga sur le script qui lui a été fourni. Un procédé loin d'être rare, puisque le célèbre Dragon Ball Super est établi sur ce même schéma, expliquant les différences entre les supports qui proviennent des interprétations des artistes du scénario initial. Une information d'autant plus importante quant à la fin de Madoka Magica qui se révèle d'une richesse folle.

Si le sort de Sayaka était attendu étant donné la noirceur de l'œuvre, les explications qui en découlent ne laissent aucun doute quant à la volonté de Gen Urobuchi, le scénariste d'origine, de créer une histoire de magical girl impitoyable et cassant certains codes du genre. Le récit prend donc une autre profondeur, tandis que le lecteur attend avec crainte l'événement fatidique tant attendu : la nuit de Walpurgis. Entre-temps, le rythme s'accélère grandement, et difficile de stopper la lecture en cours de route tant le tout s'enchaîne... parfois un peu trop vite. Sans doute le format de l'adaptation manga devait rester court, aussi on manque parfois de temps pour savourer le tragique de quelques situations, notamment celle de début de volume qui, dans l'idée, est particulièrement marquante, et presque belle d'un certain point de vue.

Mais si tout va aussi vite, peut-être est-ce aussi pour que l'auteur se penche plus profondément au climax de l'histoire, un arc décisif où la narration nous prend à contrepied, quitte à nous perdre par moments. Les révélations apportées viennent donner un sens à l'intrigue, répondant à de nombreuses questions tout en plaçant les rebondissements dans un ordre presque métaphysique. La trame prend des proportions immenses tout en résolvant les zones d'ombre, venant nous prendre totalement au dépourvu... tout en nous régalant ! Cette fin demeure forte et symbolique, belle et triste à la fois, mais se trouve malheureusement confrontée au modèle de production du manga. Hanokage ayant dû baser sa vision sur le script, il n'a pas puisé dans les intentions de réalisation d'origine, un fossé conséquent bien que le mangaka fasse preuve de vraie inventivité visuelle pour mettre en image le climax du récit. Au final, aussi exaltant soit ce dernier tome, il respecte parfaitement l'ambition de base d'un tel manga : Promouvoir l'œuvre originale qu'est l'anime.

Si cette adaptation ne peut éclipser la série, le premier manga Puella Magi aura globalement constitué une jolie lecture, complète et fidèle. Ainsi, il y a de quoi être tentés de poursuivre la vague des mangas de la licence, installée chez Meian.