Psychometrer Eiji Vol.20 : Critiques

Pas de grande enquête policière sur une huitaine de chapitres dans ce 20ème opus des aventures d'Eiji, mais plutôt trois histoires à la longueur et la qualité variables.

Totalement anecdotique et particulièrement courte (un seul chapitre), la première histoire va mettre en scène Eiji et Tôru aux prises avec un ancien loubard de la série qui va faire son retour pour se venger de nos héros... Un récit qui misera tout sur l'humour mais malheureusement, les gags, qui reposent sur des situations totalement absurdes, nous laisseront de marbre. Si le personnage de Fukushima est particulièrement apprécié avec cette forme d'humour, il n'en est pas de même avec Eiji et Tôru qui ont eu des postures trop sérieuses ces derniers temps, tant et si bien que cette utilisation à contre-emploi de leurs personnages ne passe pas. Une forme d'humour plus subtile et en phase avec nos lycéens aurait sans doute mieux fonctionné...

La seconde histoire, occupant trois chapitres, va nous proposer une courte enquête d'Eiji portant sur une mystérieuse affaire d'accident de voiture où il y a suspicion de meurtre. On fera alors la connaissance d'une jeune collégienne au fort caractère, dont l'implication sera révélée au fur et à mesure des indices laissés par nos auteurs. Une histoire bien sympathique, mais qui manque peut être un peu de rythme et dont la conclusion apparaîtra vite comme évidente, annihilant ainsi tout le suspense des dernières pages.

Le troisième récit occupera le reste du tome et s'avère de très loin le plus passionnant de l'ouvrage ! De retour dans son quartier natal, Eiji apprendra qu'un grand groupe met la pression sur les habitants du quartier afin de racheter les dernières maisons occupées. Leur motivation ? Tout détruire pour rebâtir des énormes buildings. Notre héros va ainsi aider les habitants persécutés par ces spéculateurs...
Avec cette histoire, nos auteurs placent au centre de leur récit une thématique qu'on retrouve dans beaucoup de séries: l'opposition entre un Japon moderne et un Japon plus traditionnel. Le Japon des petites rues et des bâtisses en bois face au Japon fait de béton et de gratte-ciels. Ici, le thème est traité avec une certaine efficacité, même si l'on regrette un manichéisme trop prononcé, avec les petits artisans du quartier trop valeureux et courageux, et aux contraire les promoteurs immobiliers trop dépeints comme des vautours avides. Mais la mayonnaise prend quand même et on tire beaucoup de plaisir à lire cette histoire, qui nous en apprendra également plus sur les matsuri, ces fêtes japonaises traditionnelles où les habitants d'un quartier ou d'une ville se regroupent pour faire célébrer quelque chose.