Tu es à croquer - Actualité manga

Tu es à croquer : Critiques

Soba ni Oitene

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Juillet 2009

« Tu me prends pour ton prince charmant … Ce que je trouve complètement absurde. Mais sache que je ne te considère pas du tout comme ma princesse. »

L’histoire éponyme « Tu es à croquer ! » se découpe en 4 chapitres, chacun relatant une étape de la relation entre Yuzu et I-chan. Si la première pose les bases de leur amour, de leur enfance à leur complicité actuelle, elle explique également les problèmes dont souffre Yuzu, ce qui va permettre d’amener les autres chapitres. Cette histoire est donc au jour le jour un aperçu de la relation entre deux hommes qui, si elle semble naturelle, décèle d’autres soucis plus importants, comme la taille de Yuzu, son grand complexe. Le caractère de ce dernier est peu habituel : il reproduit la jeune fille éplorée, romantique et rêveuse en diable. Mais cette princesse des temps modernes n’a pas le physique pour, quel drame ! Cette parodie de shojo est amusante, bien plus agréable que les yaois souffrant d’un uke soumis, larmoyant et geignard. Car ici, c’est précisément ce but qui est visé, le tout avec beaucoup d’humour et de recul : à aucun moment le manga ne se prend vraiment au sérieux, et cela n’alourdit pas ni ne complique la lecture. Les autres chapitres présentent successivement le rêve de la princesse Yuzu, la jalousie et l’attention dont I-chan sait faire preuve, et enfin les malentendus qui vont pousser Yuzu à s’affirmer bien plus qu’auparavant.

La lecture, très légère et drôle, touche efficacement le lecteur, qui passe un bon moment. Mais une fois passés la bonne humeur et l’attendrissement que l’on ne manquera pas de ressentir au contact de la princesse Yuzu, si fragile et prévenante, il ne reste que peu de choses. Les sentiments ne sont pas exploités, puisque l’homosexualité est ici une évidence et pas une source de réflexion. La relation est là dès le début, et il n’y a pas de véritable évolution dans le couple, juste des situations divertissantes, sans plus d’attrait. Les deux autres chapitres ont le mérite de développer les mêmes personnages, ce qui permet à l’auteur de ne pas bâcler leur histoire. Le joueur et le travailleur sont bien assortis, puisque les manques de l’un se verront comblés par le trop plein de l’autre et vice versa. Ici aussi, la lecture est plaisante, même si elle est moins caricaturale, et donc moins percutante.

Pour les graphismes, la mangaka a fait des efforts, notamment sur les fonds de pages, souvent remplis par des textures fleuries ou illuminées qui conviennent parfaitement à l’ambiance du titre. Cependant, les personnages sont très (trop ?) grands et fins, et les proportions des mains démentent le vague souci de réalité de l’auteur. Les regards sont toutefois très expressifs, les attitudes bien mises en valeur et le découpage dynamique. De plus, si Yuzu est très pâle, effacé comme le veut son caractère et ses aspirations, I-chan est quelque fois surprenant, autant par ses réactions que par ses traits. On pense le connaître comme lisse et faussement distant, mais son air hautain et amusé qui transparaît de temps à autre est très bien retranscrit, et nous fait redécouvrir le personnage ! La couverture est très représentative de la douceur sucrée et drôle de l’intérieur, l’édition est donc satisfaisante malgré des pages un peu trop fines, transparentes lorsque l’encrage est trop sombre de l’autre côté. Une lecture qui ne paye pas de mine, mais qui ne restera pas gravée dans les esprits. Un divertissement agréable, le temps d’une lecture.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs