Pointe d'insolence (une) - Actualité manga

Pointe d'insolence (une) : Critiques

Namaikizakari

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 18 Septembre 2019

En ce mois de septembre, c'est Naomi Nekomata qui débarque dans le catalogue de l'éditeur X Niho Niba. Petit signe distinctif: il s'agit d'une femme ! Ce n'est pas forcément nouveau, on se souvient par exemple des oeuvres de Yuzuki N Dash parues chez Taifu il y a quelques années, sans oublier le futur hentai de Cuvie prévu en France sous peu, mais toujours est-il que les mangakas féminines hentai sont beaucoup plus rares que leurs homologues masculins aussi bien au Japon qu'en France, et qu'il est donc toujours intéressant de voir la petite touche différente qu'elles vont apporter. Cette mangaka officie dans le milieu amateur depuis la première moitié des années 2000 avec des doujinshi sur différentes oeuvres (The Idolm@ster, Naruto, Code Geass...), et dans le milieu professionnel (exclusivement dans le hentai) depuis 2008. A ce jour, elle a à son actif plusieurs recueils, sortis chez différents éditeurs nippons.

On découvre donc l'autrice dans notre langue avec Nama ikizakari, son troisième recueil chez Wanimagazine, sorti au Japon en 2016. Nommé dans nos contrées Une pointe d'insolence, ce recueil d'environ 210 pages regroupe 12 histoires courtes (une première de 4 pages couleurs faisant juste office de "hors d'oeuvre", et les 11 suivantes faisant grosso modo entre 15 et 20 pages), plus à la toute fin un épilogue venant compléter la troisième histoire.

Une femme voulant profiter en public de son petit ami pendant un festival. Une demoiselle vierge demandant à un ami de la "préparer" pour la fac en vue de se trouver un petit copain. Un puceau dont le gros engin se retrouve soudainement convoité par une fille délurée et une autre un peu plus timide pendant un voyage de cercle. Une partie de jambes en l'air entre un jeune homme et une femme douce que tout le monde voit comme une "maman" parfaite. Une discussion entre deux fans d'une même idol qui tourne à la nuit torride à l'hôtel. Un garçon découvrant les plaisirs de la province avec une jolie campagnarde. Un jeune homme invité par une envoûtante amie au très particulier festival de son village natal. La voisine mariée du dessus qui semble chercher des prétextes pour rendre visite à son voisin du dessous pendant l'absence prolongée de son mari. Une colocataire très taquine qui finit par faire succomber le garçon qu'elle convoite. Etc, etc...

Les récits jouent plutôt sur des fantasmes assez habituels, mais la mangaka a le mérite d'assez bien varier les choses. Ainsi, qu'elles soient malicieuses, taquines, maladroites, timides, passionnées, mûres, douces, ou bien sûr souvent un peu insolentes, les filles de ce recueil ont toutes leur petite touche de charme personnel. Pour diversifier encore plus les choses, l'autrice arrive à jouer sur quelques endroits différents (à la maison maison, à l'hôtel, en voyage, en public, à la campagne, lors d'un festival...), et à jouer sur quelques fantasmes variés (toute petite lingerie, kimono, tenue de prêtresse, gyaru...). Mieux, elle s'amuse à détourner légèrement certaines habitudes: la gyaru de la 3e histoire est plus timide et raisonnable que sa délurée et avide de sexe copine au physique pourtant plus sérieux, le héros de la 5e histoire ne va pas le faire avec l'idol de ses rêves mais plutôt avec une autre fan passionnée...

Les récits étant globalement très courts, Naomi Nekomata se devait de s'appliquer à exposer très vite et bien le contexte à chaque fois, et dans quasiment tous les cas elle s'en sort bien, en posant comme il le faut des atmosphères suffisantes. Il n'y a alors plus qu'à amener les personnages jusqu'à l'acte, et dans chacun des cas c'est plutôt réussi, d'autant plus que l'autrice met autant en avant le plaisir de l'homme que celui de la femme, avec des préliminaires sont bien présents, des moments chauds où les couples ou trios se communiquent bien leur plaisir sur un pied d'égalité ou en jouant volontiers sur qui sera plus actif(ve) que l'autre... Le contrat est rempli dès lors que l'on ajoute un style visuel vraiment plaisant, avec de belle sises en valeur des corps, des filles ayant des jolis formes avec un côté doux et quelques légères rondeurs bien appuyées par les trames, des coiffures variées, des positions assez variées, des changements de position qui coulent plutôt de source... S'il faut chipoter, on peut signaler des gabarits souvent un peu identiques, et des expressions faciales certes réussis mais étant régulièrement un peu trop pareilles.

En somme, Une pointe d'insolence est un recueil tout à fait agréable à suivre, et celui-ci est servi dans une édition à la hauteur. Le papier et l'impression sont très bons, la présence de 8 premières pages en couleurs sur papier glacé constitue un vrai plus, et la traduction signée Benjamin Moro est convaincante.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs