Petite princesse Sara (la) - Actualité manga

Petite princesse Sara (la) : Critiques

Shoukoujo

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Novembre 2014

Histoire d'inaugurer comme il se doit leur collection des Classiques en Manga, les éditions nobi nobi!, en plus des héros marquants des Trois Mousquetaires, nous proposent de redécouvrir à la sauce manga ce qui est en quelque sorte un équivalent féminin, une héroïne forte et déterminée à sa manière : la petite Princesse Sara, que bon nombre de personnes connaissent surtout pour le dessin animé Princesse Sarah. Mais avant d'être un anime, l'oeuvre est un roman initiatique pour enfant, La Petite Princesse (A Little Princess), un classique de la littérature enfantine féminine anglaise de 1888 signé Frances H. Burnett.

On y retrouve donc Sara Crewe, jeune fille de 7 ans qui, après avoir grandi aux Indes avec son riche homme d'affaires de père, est envoyée dans un pensionnat réputé à Londres pour parfaire son éducation. Une fois sur place, elle devient la privilégiée de Miss Minchin, la directrice des lieux qui voit en cette fille de très riche un formidable moyen de hausser encore la réputation de sa pension. Mais au-delà de ça, Sara conquiert très vite son entourage, se montrant bienveillante envers la domestique Becky à laquelle les autres ne font pas attention, prenant sous son aile le petit Lottie qui est la cible de l'odieuse Lavinia, ou racontant avec talent des histoires. Mais son monde bascule le jour où son père meurt après avoir fait faillite. Bien qu'elle ne lui rapporte plus rien, Miss Minchin est contrainte de garder dans la pension la fillette pour ne pas ternir sa réputation, et l'horrible directrice en fait alors une domestique qu'elle exploite et humilie, reléguée dans une chambre insalubre du grenier aux côtés de Becky. Mais Sarah a fait une promesse à son père : elle deviendra une fille digne et bonne, une véritable princesse, et c'est avec cette idée en tête qu'elle affronte la tête haute, jour après jour, l'horreur de sa situation, jusqu'à enfin entrevoir le salut.

Quiconque a déjà lu le roman ou vu le dessin animé garde forcément en tête l'image de cette fillette encaissant avec un courage bien à elle les affres de la vie que lui imposent l'horrible Miss Minchin (ou Mlle Mangin dans le dessin animé) ou la prétentieuse Lavinia, probablement parmi les "méchantes" les plus irritantes qu'on ait pu voir ! Le manga reprend évidemment la recette, en la raccourcissant un peu pour n'occuper "que" 200 pages. Vivant en domestique pendant quelques années, Sara voit ici son histoire passer essentiellement par les grandes étapes, les humiliations de Miss Minchin se résumant à quelques faits parmi les plus célèbres de l'oeuvre originale, et l'odieuse Lavinia étant très peu présente (alors qu'elle était tout le temps là dans le dessin animé, qui la surexploitait carrément). On voit la jeune fille grandir assez vite, mais cela n'empêche pas la mangaka Azuki Nunobukuro de très bien faire ressortir l'essentiel (là où le dessin animé étirait beaucoup les choses) : la bonté persistante de la jeune fille, ses indéfectibles amitiés avec Becky ou Lottie, et sa capacité à encaisser dignement les coups, afin de réellement devenir la princesse qu'elle a promis de devenir à son père. Le résultat est autant une leçon d'abnégation que de courage face aux duretés de la vie, le tout emballé dans une histoire de princesse qui, sous ses abords réalistes, offre un final qui a de quoi faire rêver les jeunes filles.

Pour porter le récit, la mangaka offre des dessins assez typés shôjo (avec les yeux qui brillent, notamment), néanmoins elle n'en fait pas trop et offre un rendu clair et précis qui peut tout à fait plaire aussi aux garçons les moins butés. Les décors, souvent simples ou absents, savent quand même apparaître pour accentuer l'immersion à certains moments,

Aux côtés des Trois Mousquetaires, La petite Princesse Sara inaugure très joliment la collection des Classiques en manga. Au contraire de l'adaptation des Trois Mousquetaires qui ne se concentrait que sur les premiers chapitres du roman d'Alexandre Dumas, l'adaptation proposée par Azuki Nunobukuro adapte le roman original d'un bout à l'autre, mais en allant souvent à l'essentiel dans les rebondissements. De ce fait, c'est aussi, dans son genre, un habile pont entre manga et roman original, pour quiconque aurait envie de découvrir plus en détail l'oeuvre !

L'édition de nobi nobi ! est une nouvelle fois plaisante. Aux côtés du bleu des Trois Mousquetaires, le rose proposé ici s'adapte très bien. La charte graphique de la collection est un plaisir, avec couverture et tranche tout de suite identifiables, et marque-page intégré.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs